Tribune
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Publié le 20 Novembre 2013

Les trois points en suspens pour un accord sur le nucléaire iranien

Par François d’Alançon

 

Les grandes puissances et l’Iran se retrouvent mercredi 20 novembre 2013 à Genève pour négocier sur le programme nucléaire iranien. La conclusion d’un compromis intérimaire ouvrirait une période de six mois pour négocier un accord final.

 

Sur la table à Genève, le projet d’accord « intérimaire » sur le nucléaire iranien, approuvé le 9 novembre par le groupe des « 5+1 », c’est-à-dire les États-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, la Chine et l’Allemagne, consiste dans un document de trois pages qui prévoit le gel par l’Iran de ses activités nucléaires suspectes en échange d’un assouplissement réversible de certaines sanctions.

Trois points, notamment, restent « entre crochets », c’est-à-dire toujours en négociation avec Téhéran : l’arrêt de l’enrichissement d’uranium à 20 %, étape importante vers un enrichissement à des fins militaires (à 90 %) ; la gestion du stock iranien de 185 kg d’uranium enrichi à 20 % ; et le sort du réacteur à l’eau lourde d’Arak, en construction, qui permettrait de fabriquer du plutonium à des fins militaires.

 

Enrichissement à 3,5 % seulement

 

Les « 5+1 » seraient prêts à accepter que Téhéran continue à enrichir l’uranium à l’avenir, mais à 3,5 % seulement et sous un étroit contrôle de l’Agence Internationale le l’Énergie Atomique (AIEA). En ce qui concerne le stock, plusieurs solutions sont évoquées : transfert à l’étranger, conversion en oxyde ou dégradation à 5 %. Par ailleurs, l’Iran pourrait accepter de geler pendant six mois l’exploitation du réacteur d’Arak, tout en continuant sa construction. D’autres questions sensibles semblent avoir été réglées, parmi lesquels l’avenir des installations nucléaires souterraines de l’Iran, notamment le site de Fordo, et le sort de la nouvelle génération de centrifugeuses cinq fois plus rapides que les actuelles.

 

Voir : le dernier rapport de l’AIEA

 

Lors du dernier round de pourparlers à Genève, du 7 au 9 novembre, la France avait exigé le durcissement d’un « texte initial » présenté à l’Iran par les six puissances. Au cours de sa visite en Israël, dix jours plus tard, François Hollande a affirmé que Paris maintiendrait la pression, tout en se déclarant favorable à un accord intérimaire à quatre conditions : la mise sous contrôle international de l’ensemble des installations nucléaires iraniennes ; la suspension de l’enrichissement à 20 % ; la réduction du stock existant ; et l’arrêt de la construction du réacteur d’Arak. Devant le parlement israélien, le chef de l’État a déclaré vouloir maintenir les sanctions « tant que nous n’aurons pas la certitude du renoncement définitif de l’Iran à son programme militaire »… Lire la suite.