Tribune
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Publié le 28 Octobre 2013

"L'Ouest, une zone de progression immense pour le FN"

Interview - Christophe Guilluy, géographe et auteur de "Fractures françaises", analyse la montée du Front national dans l'Hexagone et met en évidence une nouvelle cartographie de notre pays en confrontant la France des métropoles, qui crée toutes les richesses, et la France périphérique, à l'écart de la mondialisation, où prospère le vote FN. Pendant la dernière campagne présidentielle, il a inspiré Nicolas Sarkozy, mais aussi François Hollande.

Marine Le Pen vise à présent la Bretagne. Vous pensez que son parti a une réelle possibilité de progression là-bas?

 

Le FN a globalement une marge de progression immense dans tout l'ouest. Et ce parti l'a bien compris. Les représentations de la France d'hier, tout comme la géographie électorale d'hier, sont en train de s'effacer. C'est la conséquence de la reconstruction sociale mais aussi économique des territoires. Aujourd'hui, il y a deux France, celle des métropoles, en phase avec la mondialisation, qui inclut les banlieues, et celle où se redéploient les nouvelles classes populaires. Des zones rurales, des petites villes, des petits villages, certaines zones périurbaines. Cela forme la France périphérique, où progresse le vote FN. Cette fracture touche à présent toutes les régions, y compris la Bretagne.

 

Sur notre carte, les villes prenables par le FN sont pourtant toutes situées dans l'est de la France?

 

C'est parce qu'il faut avant tout regarder la dynamique électorale, la poussée très importante du vote FN dans l'ouest aux dernières cantonales et évidemment à la présidentielle. Il augmente à l'extérieur des grandes métropoles, dans des territoires à l'écart de Rennes, Nantes, Brest ou Bordeaux… Lire la suite.