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Ainsi, personnellement, j’entends combattre de toutes mes forces l’antisémitisme tel qu’il est promu, vendu et même chanté dans ses spectacles par celui qui se prétend "artiste" et qui réveille en France le monstre endormi de la haine et de l’intolérance.
Pour autant, je ne renie pas mes valeurs de gauche qui consistent à observer avec vigilance ce qui se passe au Proche-Orient et à faire porter à l’état d’Israël une responsabilité dans le conflit qui l’oppose à la Palestine.
La monstrueuse réalité
Or, par les temps d’hystérie qui courent, je n’aurais pas le droit, aux yeux du public de l’humoriste comme de ses adversaires, de m’affirmer un "anti-Dieudo" convaincu, et en même temps, de trouver dans le fatras de ses ambiguïtés et de ses amalgames, une critique d’Israël qui fait écho à la fois dans la jeunesse des banlieues et parfois dans mes propres convictions politiques.
C’est pourtant le cas et j’entends ici démêler dans le discours du "pitoyable bouffon" à la "barbarie ricanante" (selon les mots si justes de Christiane Taubira) le peu qui relève pour moi de l’acceptable de ce qui ressort de l'infâme.
Il faut dire que Dieudonné entretient l’ambiguïté, lui qui, en jouant de la fibre antisioniste, manie le discours antisémite jusqu’à présent, en toute impunité. Personnellement, je le réaffirme, je suis prêt à soutenir tous les moyens (légaux) pour interdire ses spectacles, quitte même à manifester si nécessaire pour faire taire cette parole haineuse et dévoyée. Car contrairement aux plus jeunes spectateurs du "Mur" de Dieudonné qui n’ont ni mon âge ni ma mémoire, j’ai entendu parler, dès ma plus tendre enfance, de l’antisémitisme et de ses conséquences atroces en Europe.
Les Français de ma génération ont payé très cher pour savoir la monstrueuse réalité de l’Holocauste, qui ont perdu des parents, des amis, des voisins disparus dans les camps de la mort, cette mort dite à raison "industrielle"… Lire la suite.