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En voici les grandes lignes :
- Le rapport israélien reconnait l’effet dévastateur qu’ont eu ces images dans le monde entier, images qui ont incité à la haine, au terrorisme et à l’antisémitisme ;
- Le rapport affirme que les enquêtes et expertises ont prouvé que de nombreuses affirmations importantes du reportage de France 2 étaient fausses, et que les autres étaient plus que douteuses ;
- Le rapport reconnait que c’était une erreur de penser que l’effet dévastateur des images de Mohamed al Dura allait disparaitre avec le temps ;
- Le rapport rappelle que ces images ont pu influencer Mohamed Merah, l’assassin de Toulouse en mars 2012 ;
- Le rapport a conclu que « les faits rapportés dans le reportage de France 2 sont sans fondements. Contrairement à ce qui est affirmé dans le reportage, les images montrent clairement qu’à la fin des rushes de France 2, le garçon est vivant et qu’il bouge de façon délibérée et intentionnelle. Il n’y a aucune preuve que Jamal et le garçon aient été blessés. Il y a en revanche de nombreux éléments qui amènent à penser que les deux n’ont reçu aucune balle. Il n’y a aucune preuve que l’armée israélienne ait blessé Jamal et le garçon. De plus, l’analyse balistique montre que les impacts de balles sur le mur, retrouvés autour des al Dura, ne pouvaient venir de la position israélienne. L’absence de preuves permettant d’appuyer leurs accusations principales aurait dû être évidente pour France 2, avant même la diffusion de leur reportage. »
- Le rapport évoque les preuves supplémentaires « qui confirment que le reportage sur Mohamed al Dura était trompeur » et que « des incohérences et des contradictions additionnelles ont été relevées dans le reportage dont presque chaque élément est apparu discutable. Les déclarations du caméraman de France 2, Talal Abu Rahma, se sont révélées souvent contradictoires et mensongères. En dépit de tout cela, France 2 et Charles Enderlin, leur correspondant à Jérusalem qui a commenté le reportage, ont refusé de reconnaître leurs erreurs. Bien au contraire, ils ont même réaffirmé leurs accusations initiales. »
- Le rapport rappelle que « l’affaire al Dura est la preuve que les médias doivent s’appliquer à utiliser les plus hauts standards éthiques et professionnels lorsqu’ils couvrent des guerres asymétriques. Les médias internationaux doivent analyser de façon critique l’information fournie par leurs correspondants locaux, particulièrement dans des théâtres d’opérations où l’on a pu observer de nombreuses mises en scène et tentatives de manipulations des médias. Les médias doivent aussi reconnaître leurs erreurs et accepter d’être critiqués par ceux qui les observent. »
- Le rapport affirme que « compte tenu des preuves qui ont été mises à jour, France 2 aurait dû revenir sur ses accusations initiales et sur celles de son journaliste qui affirmait que Mohamed al Dura avait été la cible intentionnelle de tirs israéliens et qu’il était décédé dans le reportage. France 2 aurait dû s’excuser pour le montage trompeur qui a été diffusé et pour s’être basée, sans hésitation, sur le témoignage de son caméraman de Gaza. »
Ce rapport confirme donc les accusations de ceux qui, notamment Nahum Shahaf et Philippe Karsenty, accusaient France 2 et Charles Enderlin d’avoir diffusé une mise en scène le 30 septembre 2000.
Reste maintenant à savoir comment les médias français et internationaux répercuteront cette information capitale qui vient d’être rendue publique et qui remet en cause leurs pratiques journalistiques.
Interrogé par téléphone, Philippe Karsenty a déclaré : « C’est avant tout une victoire pour la vérité et pour ceux qui luttent afin qu’elle soit connue dans le monde entier. C’est un grand pas en avant pour la société israélienne. Je suis curieux de lire la façon dont les médias français rendront compte de ce nouveau développement. »
Questionné pour savoir si ce rapport allait avoir une quelconque incidence sur l’arrêt de la Cour d’appel qui est attendu mercredi prochain dans le procès qui l’oppose à Charles Enderlin et France 2, Philippe Karsenty a répondu : « Je ne le pense pas car la décision des magistrats est certainement déjà prise. Si je suis relaxé, cela ne fera que renforcer la position de ceux qui se battent pour la vérité. Dans le cas contraire, j’attendrai la lecture de l’arrêt pour commenter. En tout état de cause, si l’arrêt ne m’était pas favorable, cela ne transformera pas une mise en scène en reportage authentique. Cela ne fera que retarder un peu plus le dévoilement de la mascarade de France 2. »