- English
- Français
Certains sondages montrent que les juifs se sentent de moins en moins en sécurité en Europe et notamment en France, est-ce que vous le ressentez ?
Oui, c’est quelque chose que l’on ressent, quelque chose que l’on mesure, d’abord dans les universités, et plus généralement, on remarque que le climat a changé en France. Il est difficile de faire face à la montée de l’antisémitisme, il y a une hausse des actes antisémites en particulier après les assassinats qui ont eu lieu à Toulouse l’an passé, où des enfants juifs ont été tués parce qu’ils étaient juifs. Beaucoup de personnes se sentent menacées, c’est un constat, et il faut le dire pour faire en sorte qu’il y ait une action pour arrêter ça. D’un autre coté, ce qui important, c’est de ne pas céder à la peur et à l’angoisse, c’est pour ça que les étudiants juifs considèrent qu'il est très important de mener le plus grand nombre de projets possibles pour que non seulement les juifs, mais n’importe qui en France qui est issu d’une minorité qui peut être stigmatisée, je pense en particulier aux musulmans parce qu’il y a une montée des actes commis à l’encontre des musulmans, on mène en France des actions pour la promotion du vivre ensemble, et l’on veut qu’en France, on puisse à la fois faire partie d’une minorité et se sentir bien.
Vous avez parlé de peur, est-ce que vous connaissez des juifs qui craignent de mettre des signes distinctifs dans la rue par peur d’être insultés ou par peur de représailles ?
Bien sûr il y a beaucoup d’étudiants juifs qui ne mettent pas la kippa ou qui la cachent sous une casquette par exemple, parce que quand ils la portent, ils peuvent recevoir des insultes, des crachats, des bousculades, il y a même des gens qui se font agresser parce qu’ils portent des signes religieux, que ça soit dans le métro où à l’école. C’est une cause d’agression antisémite répandue, quand les gens sont reconnus pour des signes religieux et qui sont agressés pour ça… Lire la suite.