Tribune
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Publié le 11 Décembre 2013

Tout est remarquable dans le prix littéraire Jean Zay

Par Boualem Sansal, écrivain algérien francophone

 

D'abord l'homme dont il porte le nom, Jean Zay, membre du Parti radical à 21 ans, ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement du Front populaire à 32, officier volontaire et courageux dans l'armée française face à l'envahisseur allemand, arrêté et condamné à la déportation à vie alors qu'avec Mendès-France et plusieurs hauts responsables du Front populaire, il tentait de rejoindre l'Afrique du Nord. Il est assassiné en 1944 à la suite d'une campagne orchestrée par le gouvernement de Vichy, qui réclamait la mort du juif Jean Zay, franc-maçon, anti-hitlérien, anti-munichois, ministre du Front populaire. Son corps sera retrouvé en 1945 dans un puits dans une carrière désaffectée.

Il l'est aussi par son jury composé de personnalités prestigieuses, dont son président d'honneur, Jean-Michel Baylet, Président du Parti Radical de Gauche et sa présidente, Nine Moati, une romancière de grande qualité, dont on a pu dire qu'elle était "la plus orientale des parisiennes". Le regretté et très attachant Antoine Veil en était une figure importante. Le prix a été institué en 2005 par le Parti radical de gauche.

 

Il l'est par son objectif, la mise en valeur de livres promouvant les valeurs républicaines et la laïcité, cette extraordinaire avancée de la République française.

 

Il l'est par la qualité des auteurs qui l'ont reçu, Gérard Unger, Caroline Fourest, Éric Roussel, Stéphane Hessel, Alain-Gérard Slama, Pierre Joxe, Pierre Nora, Jacques Julliard.

 

Il l'est enfin par le lieu où se déroule la cérémonie de remise du prix: le Sénat, ce haut-

lieu de la démocratie française.

 

Au regard de cela, on ne peut qu'être fier de recevoir un tel prix… Lire la suite.