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Ensuite il y eut Ilan Halimi, l’horreur absolue, le crime odieux, la résurgence des clichés les plus abjects, l’importation directe d’un conflit qui se situe à 3000 kilomètres, la haine froide, préméditée, inqualifiable.
On tuait un jeune Juif
Aujourd'hui il y a l’école Ozar Hatorah de Toulouse, on pensait avoir atteint le summum de l’abomination, et les faits viennent de nouveau aggraver notre peine, amplifier notre indignation.
On tue aujourd'hui des enfants juifs dans leurs écoles.
Jusqu'où ira l’escalade de la haine? Quel niveau de souffrance faudra-t-il atteindre pour qu’enfin soit éradiqué le problème antisémite en France. Combien de marches silencieuses, de mobilisations, de cris indignés, de larmes versées faudra-t-il encore pour qu’on arrête de tuer des Juifs en France?
Entre temps n’a-t-on pas eu suffisamment de signes annonciateurs? D’insultes proférées, de kippas arrachées, de pierres jetées contre les vitres des écoles et des synagogues, de cocktails Molotov, de drapeaux israéliens brulés, de croix gammées peintes, sans parler de la voiture-bélier lancée contre un lieu de culte Juif dans cette même ville de Toulouse il y a trois ans.
Beaucoup de bruit qui n’a pas été suffisamment entendu, ou pas assez combattu, les clichés demeurent, l’éducation est insuffisante, les mentalités n’évoluent pas toutes, l’école et les tribunaux renoncent parfois à prendre le problème à bras le corps.
Les conséquences sont là et qu’attendons-nous pour réagir? Quel que soit le profil des assassins, c’est le fléau antisémite dans son ensemble qu'il faut combattre, à grande échelle, en y mettant les moyens nécessaires. Il a fait trop de victimes, si nous n’agissons pas, il en fera de nouvelles.
Combien de temps durera la compassion de nos politiques, passé celui des déclarations de bonnes intentions? Le fléau antisémite et raciste devrait être l’objet d’une lutte sans relâche, une priorité nationale, parce qu'il y est question d’aversion aux valeurs fondamentales de la République, de bafouement de la démocratie, de victoire de la barbarie et de la bêtise.
Mr Sarkozy l’a dit: «nous n’avions jamais vu de telles scènes en France», c’est pourtant sur le sol français que l’appât d’Ilan Halimi a été libéré et que Youssouf Fofana occupe son temps d’incarcération à véhiculer des messages haineux au monde entier.
Et c'est pourtant en France que foisonnent déjà sur internet les commentaires de haine à peine voilée, les uns sous-entendant que les Juifs l’ont bien cherché, les autres dénonçant le deux poids deux mesures dont bénéficierait une communauté qui cherche avant tout à ce que cessent ces attaques, et qui aspire à vivre en paix, dans son pays tout simplement.
Les anti-communautaristes trouveront-ils de nouveau les mots justes pour s’élever contre les privilèges dont jouit un groupe en particulier, celui de voir ses enfants lâchement abattus en pleine rue par exemple?
Monsieur Hessel et ses soutiens tiennent là une bonne raison de s’indigner, le feront-ils?