Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Yom Hashoah : un hommage aux victimes, un combat pour la Mémoire

28 April 2022 | 167 vue(s)
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Actualité

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

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Yom Hashoah, qui a débuté hier soir, est le jour consacré dans le calendrier juif à la Mémoire des six millions d'hommes, femmes, enfants, exterminés par les Nazis. Durant 24 heures, de Jérusalem à Paris, de New York à Berlin, le temps est suspendu pour restituer à ceux qui ont été assassinés un nom, un visage, un destin.

Mais près de 80 ans après les faits, au-delà même du négationnisme, heureusement largement combattu, quelques idées fausses et corrosives continuent de se répandre pour distordre, instrumentaliser ou relativiser l'Histoire de la Shoah.

Ces idées sont marquées tantôt du sceau de l'ignorance tantôt de celui de la manipulation.

1. Premiere thèse, celle que les Juifs n'auraient pas opposé de résistance.

Faux. Des insurgés des ghettos à la révolte des sonderkommandos de Birkenau, Sobibor et Treblinka, des réseaux de résistance juive à travers l'Europe à la participation massive des Juifs dans les armées alliées, partout des Juifs se sont farouchement opposés au destin funeste qui les attendait.
Cette résistance ne fut pas que militaire : elle fut aussi culturelle,  spirituelle ou symbolique. D'Emmanuel Ringelblum qui collecta avec son groupe Oyneg Shabbos des milliers de documents sur la vie dans le ghetto de Varsovie pour que "le monde sache", aux déportés qui se battirent pour garder jusqu'au bout leur dignité d'hommes et de femmes, les Juifs ont partout lutté avec les moyens à leur disposition contre le projet de déshumanisation dessiné par les Nazis.

 

2. Deuxième thèse à dénoncer, celle qui veut que le sionisme et la création de l'Etat d'Israël ne soient que la conséquence de la Shoah.

Encore faux. Le sionisme est un mouvement historique qui a bien entendu largement précédé la Shoah. Il suffit d'en connaître l'histoire dès le 19ème siècle pour le savoir.
Présenter le sionisme comme la conséquence de la Shoah n'a en fait qu'un objectif : délégitimer l'Etat d'Israël. C'est distordre l'Histoire pour faire de la Shoah un argument contre l'Etat qui a accueilli le plus de rescapés après la guerre. Insupportable manipulation.

 

3. Dernière thèse à désamorcer, celle qui prétend que la Mémoire de la Shoah empêcherait de parler des autres drames de l'Histoire.

Faux, évidemment. Une étude Ipsos pour le Crif démontrait ainsi en 2020 que 30% des Français considèrent "qu'on en fait trop autour de la Mémoire de la Shoah". Ce chiffre monte même à 38% chez les sympathisants LFI et 42% chez ceux du RN !

L'imposture est grossière : ce seraient les Juifs qui seraient ainsi responsables du fait qu'on ne parle prétendument pas assez de la mémoire de l'esclavage ou de la colonisation alors que partout les Juifs et leurs institutions ont été parmi les premiers engagés dans tous les combats pour la vérité historique et la Mémoire. Ne tolerons jamais ces discours de concurrence mémorielle.

 

Combattre ensemble ces 3 inepties parmi tant d'autres impostures sur la Shoah, c'est prendre notre part, à notre échelle, dans le combat contre le relativisme et le révisionnisme.

En ce jour de Yom Hashoah, rendons hommage aux victimes et souvenons nous de l'engagement permanent et décisif des historiens et militants qui se sont dressés pour défendre la vérité historique.

Ensemble, poursuivons leur combat pour la Memoire.

Zakhor.

Yonathan Arfi