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Le Monde Par Elise Vincent le 24 Aout 2015
Ces trois mots-là pourraient-ils devenir un mantra ou un hashtag ? « Let’s go ! » (« allons-y », en anglais) : c’est sur cette injonction, digne d’un officier sur la ligne de front, que les trois amis américains – deux soldats en permission et un étudiant – se sont rués sur Ayoub El-Khazzani, vendredi 21 août 2015, à bord du Thalys, pour l’empêcher de réaliser son projet meurtrier. Une petite phrase qui a sans doute « changé le destin de beaucoup » de passagers, a remarqué l’ambassadrice en France des États-Unis, Jane Hartley, lors d’un point presse, dimanche 23 août, à sa résidence.
Stone Spencer, 23 ans, Alek Skarlatos, 22 ans et Anthony Sandler, 23 ans, n’en mènent pas large devant le parterre de journalistes qui leur fait face. Avec son œil au beurre noir et son bras en écharpe, Stone Spencer apparaît comme le plus fatigué des trois. Il a été blessé au cou et a eu le pouce pratiquement tranché au cutter par Ayoub El-Kazzani lors de leur corps à corps. Mais il n’a rien perdu de son sang-froid de l’avant-veille :
Simple instinct de survie ou réflexe de soldat entraîné au combat ? Un peu des deux, ont admis les jeunes hommes. Stone Spencer, première classe de l’US Air Force sur une base des Açores, se réveillait d’un « profond sommeil » quand il a aperçu le Marocain de 26 ans avec son AK47. Il a tout de suite vu que « son arme s’était enrayée ». Séparé du tireur de plus de dix mètres, il va courir pour le stopper. L’étouffer jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Puis faire un garrot avec sa main valide au passager franco-américain grièvement blessé au cou par la seule balle qu’a eu le temps de tirer Ayoub El-Khazzani.
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/08/24/let-s-go-ou-le-p...