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RFI : De nouveaux incidents ont eu lieu à Paris, samedi, lors de la manifestation interdite de soutien aux Palestiniens. Des débordements ont également eu lieu dimanche, à Sarcelles, en banlieue parisienne. Craignez-vous - ou sentez-vous déjà - une montée de l’antisémitisme liée à l’opération militaire israélienne à Gaza ?
Roger Cukierman : Oui. C’est même pire que ça. On ressent de l’angoisse dans les milieux Juifs, parce que l’on assiste à une vague d’actes terroristes contre les Juifs. Sept synagogues ont été agressées dans la région parisienne, des magasins ont été attaqués… Visiblement, il y a des actions concertées un peu partout dans la région parisienne contre les Juifs. Et le prétexte, c’est le conflit du Proche-Orient. Mais je rappelle que c’est le seul conflit qui soit mis en avant par les éléments de ces populations qui manifestent. Personne ne semble s’attaquer à l’ambassade de Syrie en France, où pourtant on a tué 170 000 citoyens syriens musulmans. Personne ne s’attaque à l’Irak, à l’Afghanistan, au Mali, au Soudan… Le seul conflit, c’est le conflit israélo-palestinien.
Pour vous, ce n’est en fait qu’un prétexte ?
Evidemment. Et c’est le seul conflit au monde qui fasse l’objet de manifestations. L’antisionisme est le nouvel habit de l’antisémitisme. On ne crie pas à « Mort aux Israéliens » dans les rues de Paris, on crie « Mort aux Juifs ». On s’attaque à des synagogues qui sont des lieux de prière. Et pas une synagogue : on en est à sept au moins. On est donc face à une action concertée, du terrorisme organisé, du jihad, des pogroms. Et on ne s’attaque pas seulement aux Juifs, parce que derrière les Juifs - nous, nous sommes les sentinelles de la République, nous sommes à l’avant-garde - on s’attaque à la France… Lire la suite.