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Publié le 2 Février 2011

Benyamin Netanyahu fait un point précis sur la situation en Égypte et dans la région au 31 janvier, par Hélène Keller-Lind

Lors d’une conférence de presse commune donnée avec Angela Merkel, le Premier ministre israélien a fait un point détaillé de la situation dans la région au 31 janvier. Il estime que dans cette situation de chaos tout peut arriver, un point de vue israélien partagé par les dirigeants occidentaux. Le mot « sécurité » reste le maître mot.



L’Égypte : une situation volatile, en l’absence de tout fondement démocratique, peut tout engendrer



« J’ai fréquemment parlé avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense et tous nos services de renseignements, sans exception. Le ministère des Affaires étrangères me briefe sur tout ce qui vient de notre ambassade au Caire et je vous assure que je la briefe sur tout ce qui émane des services de renseignements.



Notre problème n’est pas de savoir si nos informations sont à jour. Nous avons deux problèmes. Le premier est que nous sommes concernés par le sort de nos citoyens qui y sont [en Égypte] et je pense que nous avons géré cet aspect de manière responsable. Sans que cela ne soit un quelconque message, nous devons prendre les mesures nécessaires, avec une coordination totale entre les agences gouvernementales du gouvernement israélien.



Le second problème est que la situation est très dynamique. Nous savons tous ce que nous voudrions voir se passer. Je ne pense pas que les différences soient importantes dans le monde démocratique. Notre inquiétude la plus vive est que dans une situation où il y a des changements rapides, et en l’absence de fondations pour une démocratie moderne, ce qui pourrait émerger, et a déjà émergé dans un certain nombre de pays, l’Iran y compris, ce sont des régimes islamistes répressifs qui suppriment les Droits de l’Homme, ne permettent aucune liberté et aucun droits et posent aussi une menace terrible contre la paix et la stabilité et les intérêts des peuples civilisés.



Voilà notre inquiétude ; voilà mon inquiétude. Je pense que nombreux sont ceux qui partagent cette inquiétude. Je vous assure que je reçois constamment des rapports, dès que cela est nécessaire, compte tenu des circonstances et ce qui est en jeu. »



En réponse à une question il répondait : « un vieil adage hébreu dit ’celui qui est sage gardera le silence en cet instant....Je n’ai aucune intention d’en dire plus sur les développements en Égypte au-delà de ce que j’ai dit... » Il ajoutait toutefois :



« Nous espérons que les problèmes seront résolus de la meilleure manière possible. J’ai exprimé une inquiétude qui est partagée, je crois, par tous les dirigeants à qui j’ai parlé et j’ai parlé à nombre d’entre eux ces derniers jours. Nous espérons tous que la situation sera résolue pacifiquement, que la stabilité sera rétablie et que la paix sera préservée. Je pense que je peux ajouter que l’instabilité et les troubles ne viennent pas d’éléments islamiques fondamentalistes. Ce n’est certainement pas le cas en Tunisie et je ne pense pas que ce soit le cas en Égypte. Cependant, dans une situation de chaos, une force islamique organisée peut l’emporter. Cela s’est déjà produit. Cela s’est produit en Iran et dans d’autres lieux et qu’une force organisée a pris le pouvoir dans des périodes de changement. Le ministère des Affaires étrangères m’a rappelé hier que cela s’est également produit dans la période de la révolution bolchevique. Il y avait un régime démocratique et Alexander Kerensky a tout simplement été évincé par la force organisée qui a pris le pouvoir.



Tous les dirigeants à qui j’ai parlé, sans exception, ne veulent pas que cela soit l’issue. Nous partageons bien d’autres choses, mais actuellement, c’est l’un des éléments les plus importants qui unisse tous ceux qui s’efforcent de maintenir la stabilité, le progrès et la paix dans cette région et au-delà. »



Le volet palestinien : des accords sécuritaires et des négociations directes sont impératifs
A noter que précédemment, à propos des Palestiniens, il avait déclaré : « Abu-Mazen est à dix minutes d’ici à Ramallah. Je peux aller le voir et il peut venir me soir. Finalement, même si cela prend du temps, il n’y a pas d’autre manière de parvenir à la paix. Nous voulons aussi assurer que la région soit stable afin que la paix puisse vraiment s’y enraciner. Il est évident que la paix doit être ancrée dans la sécurité. Je pense que tout le monde comprend aujourd’hui que les accords sécuritaires sont impératifs pour deux raisons : ils maintiennent la paix et sont nécessaires si la paix venait à se défaire. Nous devons être préparés pour ces deux options et les discussions sur ces questions, sur toutes les questions qui nous intéressent ainsi que nos voisins, doivent se faire dans des négociations directes. »



Photo : D.R.



Source : desinfos.com