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Publié le 24 Juin 2008

Besnainou : Pour une assemblée des juifs de diaspora

Vous avez présenté, lors de la récente conférence organisée par Shimon Peres, à l’occasion des soixante ans d’Israël un nouveau projet de partenariat entre Israël et la Diaspora. En quoi consiste ce projet ? Comment a-t-il été accueilli ?


Aujourd’hui, les Israéliens sont représentés par la Knesset. En revanche, la représentation des Juifs de la Diaspora est plus complexe. C’est de ce manque qu’est née l’idée de créer une assemblée issue de la Diaspora afin de la représenter mieux et durablement, tout en apportant des solutions aux défis que devra affronter le peuple juif. Cette Assemblée comporterait bien sûr des responsables d’organisation juives, mais aussi des leaders d’opinion du monde juif.
Israël, grâce au soutien de Diaspora, s’est considérablement renforcé. A présent, c’est aussi le sort de la Diaspora qu’il faut anticiper. Les problématiques de transmission, d’éducation, nécessitent la mise en œuvre de solutions globales et pourraient être abordées dans ce cadre.
Il convient également de créer un dialogue entre les trois judaïsmes israélien, américain et européen. Aucune organisation internationale actuelle ne leur offre l’occasion de se rencontrer et d’échanger leurs idées.
Ce projet a reçu un excellent accueil lors de la Conférence de Jérusalem au mois de mai dernier.
Quelle est la prochaine étape ?
Le premier Ministre israélien Ehoud Olmert a décidé de confier au Secrétaire Général Ovad Yehezkel la création d’une structure consacrée à la réflexion sur le dialogue entre Israël et la Diaspora. Ce dernier a déclaré, dans le « Jerusalem » Post du 4 juin, que « si Israël échoue dans la redéfinition de ses liens qui l’unissent à la Diaspora, nous nous retrouverons, D.ieu nous en préserve, de nouveau divisés. Il y aura un Juif d’Israël et un Juif de la Diaspora, et ils seront plus dissemblables encore qu’ils n’étaient proches ».
Pour ce qui est de la prochaine étape, il s’agit de créer un petit comité stratégique de réflexion, qui sera constitué de responsables d’organisations, de dirigeants communautaires et de leaders d’opinion. Ce comité devra présenter son programme au gouvernement israélien en novembre.
Certaines organisations juives américaines ne partagent pas votre point de vue. Comme pensez-vous les rallier à votre projet ?
Un certain nombre de personnalités non « communautaires » aux Etats-Unis et de certains dirigeants de grandes institutions m’ont déjà fait part de leur intérêt. Je suis convaincu que l’ensemble des institutions juives sauront se joindre à nous pour que 110 ans après le premier Congrès Sioniste organisé à Bâle par Théodore Hertzl, une nouvelle organisation représente les Juifs de Diaspora.
Avez-vous le sentiment qu’au-delà des dirigeants, le peuple israélien, est lui-même favorable à un dialogue avec les juifs de Diaspora ? Sous quelles formes ?
Pendant toute une époque, le peuple d’Israël a considéré que le dialogue devait passer par un soutien financier. L’expérience de la communauté juive de France, engagée par des voyages de solidarité durant la deuxième Intifada a montré, s’il était encore nécessaire, que le peuple Juif doit être considéré dans sa globalité.
Aussi, il est important que la jeunesse juive israélienne connaisse et comprenne la jeunesse juive européenne et américaine. Les programmes Masa et Taglit sont des véhicules essentiels dans le sens Diaspora-Israël. Il est important de réfléchir à des programmes qui amènent de jeunes Israéliens à aller à la rencontre de jeunes Juifs de Diaspora.