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Publié le 23 Décembre 2011

Génocide arménien : «les menaces en l'air» bien réelles de la Turquie

« Des menaces en l'air ». C'est ainsi que Jean Leonetti, ministre des Affaires européennes, avait répondu aux menaces de représailles d'Ankara en cas de vote à l'Assemblée nationale, jeudi 22 décembre 2011, de la loi condamnant la négation du génocide arménien. La pression diplomatique que la Turquie exerce depuis quelques jours n'a eu aucun effet sur les autorités françaises. Pourtant, le prix à payer est lourd de conséquences d'un point de vue économique, mais surtout diplomatique. Du côté du Quai d'Orsay, des voix discordantes se sont déjà fait entendre.



L'enjeu est simple : saper tous les efforts fournis pour établir une relation de confiance avec un pays stratégique. Pire, provoquer des sanctions turques réelles, loin des "menaces en l'air". Les premières menaces ont d'ailleurs été mises à exécution : le rappel de l'ambassadeur turc et le gel de sa coopération politique et militaire, une heure à peine après l'adoption de la loi à l'Assemblée nationale.



Le dossier syrien et iranien



Au-delà de ces échanges économiques, ce qui est important aujourd'hui c'est le rôle de la Turquie dans le printemps arabe et surtout sur le dossier syrien. Cette loi tombe assez mal. Le soutien turc à l'opposition syrienne est nécessaire pour faire pression sur Bachar el-Assad. Le pays a accepté d'accueillir des milliers de réfugiés syriens. Certes, sur ce dossier, la morale devrait être plus forte, et Ankara ne devrait pas exercer de véritable pression.



Sur le dossier iranien, c'est moins sûr. Face à l'Iran, la Turquie est un acteur de premier plan. Le pays a souvent soufflé le chaud et le froid, au gré des situations. La France s'est positionnée afin de convaincre la Turquie d'accroitre la pression économique sur l'Iran pour que Téhéran abandonne son programme nucléaire…



Photo : D.R.



Source : Le nouvel Observateur



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