L'enjeu est simple : saper tous les efforts fournis pour établir une relation de confiance avec un pays stratégique. Pire, provoquer des sanctions turques réelles, loin des "menaces en l'air". Les premières menaces ont d'ailleurs été mises à exécution : le rappel de l'ambassadeur turc et le gel de sa coopération politique et militaire, une heure à peine après l'adoption de la loi à l'Assemblée nationale.
Le dossier syrien et iranien
Au-delà de ces échanges économiques, ce qui est important aujourd'hui c'est le rôle de la Turquie dans le printemps arabe et surtout sur le dossier syrien. Cette loi tombe assez mal. Le soutien turc à l'opposition syrienne est nécessaire pour faire pression sur Bachar el-Assad. Le pays a accepté d'accueillir des milliers de réfugiés syriens. Certes, sur ce dossier, la morale devrait être plus forte, et Ankara ne devrait pas exercer de véritable pression.
Sur le dossier iranien, c'est moins sûr. Face à l'Iran, la Turquie est un acteur de premier plan. Le pays a souvent soufflé le chaud et le froid, au gré des situations. La France s'est positionnée afin de convaincre la Turquie d'accroitre la pression économique sur l'Iran pour que Téhéran abandonne son programme nucléaire…
Photo : D.R.
Source : Le nouvel Observateur