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Publié le 7 Mai 2009

Grenoble. Jean-Luc Medina passe la main…

Question : Le 14 mai, le CRIF de Grenoble – Isère invite André Vallini, député et Président du Conseil général de l’Isère. Il présidera le 9ème dîner régional de votre délégation. Qu’attendez-vous de lui ?



Réponse : André Vallini est une personnalité d’avenir et elle est importante dans le département. Lors de nos précédents dîners, nous ne l’avions jamais eu comme participant et nous ne savions pas quelles étaient ces positions sur différents sujets. Il se trouve qu’en novembre 2007, André Vallini s’est rendu en Israël. Il a tenu sur la chaîne d’information de Guysen des propos assez extraordinaires sur Israël et j’aimerai bien l’entendre.



Que disait-il ?
Il rappelait qu’il ne connaissait pas Israël et qu’il avait des préjugés. Mais, voyant la situation dans le nord et à Sderot, son opinion a été modifiée. Il avait salué le courage du peuple israélien et les réalisations extraordinaires de l’Etat d’Israël.



Bref, c’est un politique, quoi…
C’est un politique, certes. Mais avec du charisme… c’est pour cela qu’il est intéressant de voir ce qu’il va dire et ce d’autant plus qu’il sera écouté par l’ensemble de la classe politique, économique et culturelle du département de l’Isère.



Mais, s’il advenait par exemple qu’il critique ouvertement et fortement l’intervention israélienne à Gaza ? Comment réagiriez-vous ?
On a déjà eu dans le passé un invité d’honneur qui avait, lors de la seconde intifada, critiqué ouvertement les opérations israéliennes. Il se trouve que le discours de l’invité d’honneur n’est pas connu par le président du CRIF. Cela avait donc jeté un froid dans la salle et avait suscité une polémique. Il appartient à l’invité d’honneur de peser ces mots, de leur donner du sens et du poids. Mais et cela va de soi, il sera libre de ces propos.



Vous personnellement vous acceptez les critiques que l’on peut adresser à la politique israélienne ?
Heureusement que oui ! Je ne vois pas pourquoi on pourrait critiquer la politique gouvernementale française et pas celle du gouvernement d’Israël ! Je pense même que je parlerai de ce point lors du diner. Par contre, ce que je n’accepte pas c’est l’antisionisme et les faux semblants qui masquent l’antisémitisme.



Dénier à Israël le droit d’exister, c’est être forcément antisémite, selon vous ?
Pour moi, c’est une forme d’antisémitisme. Si on milite pour la libération de tous les peuples de la terre, que l’on vienne m’expliquer ensuite pourquoi le peuple Juif n’a pas le droit de vivre dans un Etat-nation !
Passons à un autre sujet. C’est votre dernier dîner ?
Oui.



Vous en avez assez de présider cette délégation ?
Je crois que c’est l’un des plus beaux mandats que l’on puisse avoir. Simplement, j’ai présidé cette délégation pendant 9 ans, ce qui fait presque le quart de ma vie et, à un moment pour maintenir le niveau d’action du CRIF, il faut savoir passer la main.



A qui ?
Il y aura une élection démocratique à la fin du mois de mai, je ne peux pas annoncer par avance le résultat avant le vote des présidents de toutes les associations. Mais je sais qu’à l’heure où je vous parle il y a une candidate déclarée en la personne d’Edwige Elkaïm.



Vous allez faire quoi ensuite ?
Je vais sans doute garder quelques responsabilités communautaires afin de ne pas me séparer des miens.



Comme ?
Dans le domaine social...
Vous regretterez le CRIF ?
Je regretterai toujours le CRIF, c’est un moment de ma vie inoubliable. Ceci étant, je vais me consacrer un peu plus à ma profession et à ma famille.



Quel a été votre meilleur moment ?
Tous les dîners qui ont été des réussites et paradoxalement le moment le plus fort a été le dernier, que j’ai vécu à Genève, lors de la Conférence dite de Durban2. J’ai assisté à la cérémonie du Yom HaShoah, Place des Nations. J’étais parmi la foule, les gens se recueillaient avec solennité. Cette cérémonie a été d’une très grande intensité.



Sinon, vous avez raté quelque chose ?
Je n’ai pas certainement pas fait tout ce que je devais faire, j’aurai aimé mieux structuré cette délégation pour être certain de la pérenniser dans le temps. La structure de notre délégation régionale reste encore faible.
Que retiendra-t-on de vous ?
J’espère que l’on retiendra que j’ai servi les idées auxquelles je crois le plus profondément et sans la moindre arrière–pensée, avec conviction et pour faire avancer un certain nombre de nos idées.
Et la France dans tout cela ?
La France pour moi c’est le pays qui m’a adopté lorsque j’avais 18 ans. Et c’est le pays qui m’a tout donné, que j’ai appris à aimer ! La France est une belle démocratie qui permet aux Juifs et à tous nos concitoyens de s’épanouir, malgré toutes les difficultés.



Propos recueillis par Marc Knobel.
Photo (Jean-Luc Medina) : D.R.
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