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Publié le 31 Mai 2011

Il y a 44 ans, Jérusalem était libérée et redevenait la Capitale éternelle de l’État d’Israël

La Journée de Jérusalem, 28 Iyar du calendrier hébraïque, marque cette année le 44ème anniversaire de la libération et de la réunification de la capitale d'Israël, après les durs combats de la guerre des Six-Jours.




Le 15 mai 1967, Gamal Abdel Nasser ordonne le retrait des Casques bleus de l'Onu de la péninsule du Sinaï où ils étaient positionnés depuis 1956. Peu après, Nasser interdit le passage de navires israéliens par le détroit de Tiran, ce qui revient au blocus du golfe d'Eilat, en violation du droit international.



Le 31 mai 1967, l'Égypte expédie au Sinaï 100000 soldats, 1000 chars et 500 pièces d'artillerie lourde. Elle signe un accord de défense avec la Jordanie, la Syrie et l'Irak, ces deux derniers mobilisent leurs armées. Le Koweït, l'Arabie Saoudite, le Soudan et l'Algérie envoient des renforts et des munitions aux belligérants arabes. Israël se retrouve encerclé de partout par quelque 250000 soldats arabes, plus de 2000 chars d'assaut et quelque 700 avions de combat. Le président irakien de l'époque, Abdul Rahman Aref, déclare : « Notre objectif est clair : effacer Israël de la carte du monde. »



Telle est la situation à laquelle est confronté l'État d'Israël le 4 juin 1967 : trois fronts, neutralité déclarée des Etats-Unis et embargo sur les armes à toute la région, conforté par l'un des principaux fournisseurs de Tsahal à l'époque : la France. Les pays arabes en revanche bénéficient des largesses de l'Union soviétique en matière d'armements. La menace qui pesait alors sur Israël était existentielle.



Le 5 juin 1967 à l'aube, les avions de l'armée de l'air de Tsahal entreprennent une vaste opération préventive contre l'armée de l'air égyptienne, détruisant quasiment tous ses avions et une grande partie de ses chars. Les blindés israéliens se dirigent simultanément vers le Sinaï qu'ils investissent rapidement et vers la rive orientale du canal de Suez. Le même jour, la Jordanie attaque Israël.



Le 7 juin 1967, enfin, l'infanterie de Tsahal investit la Vieille Ville de Jérusalem. Les soldats arrivent au Mur occidental et le commandant de la région Centre, le regretté général Mordehai Gur, déclare avec émotion « L'esplanade du Temple est dans nos mains ! »



La conquête jordanienne



En 1950, après la conquête de la Vieille Ville par la Légion arabe le 28 mai 1948, la Jordanie l'annexe, en violation des accords internationaux. Seuls le Pakistan et la Grande Bretagne avalisent cette annexion.
Les deux parties ­ l'arabe et la juive ­ de Jérusalem sont séparées par des barbelés et des champs de mines. Des tireurs d'élite jordaniens tirent fréquemment sur des civils israéliens à partir des positions qu'ils occupent sur les remparts. Tous les citoyens israéliens, y compris les musulmans et les chrétiens, sont interdits d'entrée dans le périmètre de la Vieille Ville, en violation des accords de cessez-le-feu signés par Israël et la Jordanie en mars 1949. Les touristes doivent prouver qu'ils sont chrétiens pour y pénétrer. Toute trace de présence juive est effacée. Une route est construite à travers le cimetière juif du mont des Oliviers, et des pierres tombales servent à paver des bases militaires jordaniennes. Les 58 synagogues du quartier juif, y compris la célèbre « Hurva » dont la construction remontait à 700 ans, sont profanées et détruites. Les Juifs perdent l'accès à leurs lieux saints, en particulier au Mur occidental.



Après la reconquête de la Vieille Ville, la Knesset s'empresse de voter une loi sur les Lieux saints, prévoyant leur libre accès aux fidèles de toutes les religions, et accorde l'autonomie à toutes les religions et à tous les courants pour la gestion de leurs Lieux saints. La loi prévoit également l'élargissement de la juridiction municipale à la ville arabe de Jérusalem qui devint partie intégrante du territoire israélien. La Knesset annule toutes les mesures discriminatoires. Le gouvernement israélien rend aux musulmans le droit de pratiquer librement leur culte sur le mont du Temple, en dépit du fait qu'il représente le principal lieu saint du judaïsme. En fait, il faut attendre la guerre des Six-Jours et la réunification de Jérusalem pour que les fidèles de toutes les religions aient accès à la Vieille Ville. Aujourd'hui, le Wakf, qui gère le Mont du Temple, empêche les Juifs d'y prier. En juin 1980, la Knesset vote la loi fondamentale régissant le statut de Jérusalem, capitale de l'État d'Israël. La loi mentionne les droits et les devoirs d'Israël concernant Jérusalem.



Jérusalem au fil des siècles



La ville de Jérusalem est immuablement liée à l'histoire du peuple juif. La place essentielle qu'elle tient dans les traditions juives plonge ses racines il y a plus de quatre millénaires, avec le sacrifice d'Isaac sur le mont du Temple, le mont Moriah, appelé à devenir le site du Temple.



En l'an 1004 avant l'ère chrétienne, le roi David s'empare de la petite cité jébusite qu'il transforme en capitale de son royaume. Son héritier, le roi Salomon, y édifie le Premier Temple. La ville reste la capitale du royaume pendant les quatre siècles où règnent les souverains de la dynastie davidique, jusqu'à sa conquête et sa destruction par les Babyloniens en 586 avant l'ère chrétienne. Quand la Perse conquiert Babylone, les Juifs obtiennent le droit de retourner dans leur patrie. 70 ans plus tard, la ville et le Temple sont reconstruits. Pendant les 500 ans qui suivent le retour d'exil, Jérusalem reste au coeur du culte et de la culture juive.



C’est au tour des Grecs séleucides ensuite de conquérir Israël et de profaner le Temple. La révolte des Maccabées en 167 avant l'ère chrétienne est dirigée contre l'envahisseur païen et restaure l'indépendance juive sous la direction de la dynastie hasmonéenne. En 63, Pompée conquiert Jérusalem et rattache la Judée à l'empire romain. La population juive se révolte contre Rome, provoquant en représailles la destruction de Jérusalem et du Temple, le massacre de ses habitants et l'exil des rescapés. Une deuxième révolte juive ­ conduite par Bar-Kochba entre 132 et 135 ­ se solde par un échec d'autant plus cuisant que Jérusalem est rasée et remplacée par une ville romaine païenne : Aelia Capitolina, interdite aux Juifs. Sa population juive se disperse à l'étranger (diaspora) et en Galilée.



Au cours des siècles qui suivent, et qui tous apportent leurs occupants étrangers à Jérusalem - Rome jusqu'en 324, Byzance (324-614), Perse (614-638), Arabes (638-1099), Croisés (1099-1291), Mameluks (1291-1516), Ottomans (1516-1917) et Britanniques (1917-1948) - la population juive constitua toujours la principale communauté de la ville.



Jérusalem est évoquée plus de 800 fois dans la Bible.



Elle est désignée de 70 noms dans la littérature postbiblique.



Sa destruction occupe une place exceptionnelle dans la mémoire collective juive, dans la liturgie, dans les jeûnes (en particulier celui de Tisha be Av qui met fin à trois semaines de deuil).



Les Juifs du monde entier prient en direction de Jérusalem.



La tradition de briser un verre sous le dais nuptial qui conclut la cérémonie du mariage juif est symbolique : la joie ne peut être totale tant que Jérusalem n'est pas reconstruite dans sa splendeur passée.



De même, les Juifs orthodoxes laissent dans leurs maisons un endroit non plâtré en souvenir du Temple.



La Haggadah de Pessah et les prières de Yom Kippour s'achèvent sur une phrase prononcée avec ferveur : «L'an prochain à Jérusalem!»



Un jour, Napoléon fit son entrée dans une synagogue un jour de Tisha be Av. Il y vit des Juifs assis par terre qui se lamentaient et demanda la raison de leur affliction. On lui répondit que les personnes présentes pleuraient la destruction de Jérusalem et du Temple. « Quand cela advint-il? », demanda l'empereur. « Il y a deux mille ans », lui répondit-on. Et Napoléon de rétorquer : « Un peuple qui se souvient de sa patrie pendant deux mille ans finira par y retourner. »



Photo : D.R.



Source : Texte issu du site du Keren Hayessod, Fond National Juif pour Israël



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