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Publié le 16 Novembre 2011

Ilich Ramírez Sanchez n’était qu’un mercenaire au service de la Syrie

Au premier jour du procès de Carlos, alias Ilich Ramírez Sánchez, qui s’est ouvert le 7 novembre 2011 à Paris, la France découvre que celui qui s’est qualifié de "terroriste de profession" n’était qu’un "mercenaire au service de la Syrie". C’est l’ancien magistrat antiterroriste Alain Marsaud qui le confirme. Selon lui, "le régime syrien est responsable d’une dizaine d’attentats en France, et de nombreuses attaques contre les intérêts français dans le monde".




Alain Marsaud n’y va pas par quatre chemins : « Carlos est l’homme de main de la Syrie, le mercenaire de la Syrie. A l’époque, la Syrie ne pensait qu’à une chose : nous faire déguerpir du Liban. Elle emploiera différentes organisations terroristes, palestiniennes et autres. Carlos était l’un de ces mercenaires (...). Les mercenaires finissent généralement par être tués, mais Carlos est un mercenaire dépité. Il a raté sa fin (...) ».



(...) Le terrorisme a connu deux grandes périodes, ajoute Marsaud : « à l’époque (des faits), c’était le terrorisme d’Etat. C’étaient la Syrie, la Libye, un peu l’Irak... qui utilisaient des organisations palestiniennes dissidentes pour commettre des attentats en Europe. Aujourd’hui, c’est déjà la fin du terrorisme d’Etat car ces pays commanditaires sont déstabilisés. On le voit avec Monsieur Kadhafi. Et surtout, parce qu’un jour, les pays occidentaux victimes de ce terrorisme se sont mis à les frapper (les commanditaires). C’est notamment le cas des Américains. On s’est orienté vers le terrorisme de groupes. Aujourd’hui, l’orientation est notamment d’inspiration islamique, qui ne dépend pas d’un Etat. C’est totalement différent. A l’époque, on savait d’où venaient les coups. La Syrie est responsable de dizaines d’attentats en France, et de quelques attentats commis contre des Français à l’étranger. On savait que ça venait de Damas (...) ».



Alain Marsaud précise qu’« aujourd’hui, Dieu merci, la France n’est plus dans les belles idées des années 1982-1983 quand, à l’époque, le gouvernement, pour obtenir la paix terroriste dans les rues de Paris, était prêt à n’importe quel lâchage, à n’importe quel renoncement (concession) ».



Pour les plus pessimistes, le message d’Alain Marsaud à travers une radio française sonne comme une mise en garde adressée aux Français contre un terrorisme d’un nouveau genre, quelques heures seulement après l’annonce par Alain Juppé d’efforts déployés par Paris pour tenter de protéger Homs, décimée par les forces du régime syrien. Car, selon les tenants de cette hypothèse, Damas pourrait accuser la France d’ingérence et la menacer, directement ou par l’intermédiaire du Hezbollah ou d’Al-Qaïda, sur le territoire nationale ou ailleurs (au Liban, via la FINUL, ou en Afrique et en Irak notamment). Au contraire, les optimistes qualifient les propos de Marsaud de courageux, et le gouvernement français de volontariste. Paris ne craint plus le terrorisme d’Etat syrien, et est désormais capable de riposter. Il vient de le prouver en Libye. Entre les deux versions, certains seraient capables d’interpréter l’interview de Marsaud comme faisant partie de la campagne présidentielle de 2012, notamment en rappelant que « le gouvernement de 1982 (socialiste) était lâche !!! ».



D’ailleurs, des centaines de combattants palestiniens du FPLP-CG d’Ahmed Jibril, mais surtout des forces « Saïka », se seraient introduits clandestinement au Liban depuis la Syrie. A la demande du régime de Bachar Al-Assad, ils devraient rejoindre les groupes terroristes mis en place par l’occupation syrienne au pays du Cèdre, avant 2005, et qui sont officiellement affiliés à Al-Qaïda (comme Fatah Al-Islam ou Jund Al-Cham notamment). Selon plusieurs sources du renseignement, ces groupes sont chargés de commettre des attentats au Liban et d’assassiner des hommes politiques souverainistes de premier rang, accusés de soutenir les opposants syriens. Parmi les personnalités visées figurent Fouad Siniora, Samir Geagea, Sami Gemayel et Elias El-Murr. Assad avait promis à maintes reprises de détruire le Liban et de l’entraîner dans sa propre chute. Pourvu que la prise de conscience exprimée ce lundi par Alain Marsaud l’en empêche.



Photo : D.R.



Source : MediArabe