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Publié le 23 Novembre 2011

L'armée égyptienne promet une présidentielle mi-2012

L’armée, qui dirige l’Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak en février, a promis mardi 22 novembre 2011 une présidentielle avant la fin juin 2012 et un possible référendum sur le transfert du pouvoir, face à des dizaines de milliers de manifestants réclamant son retour dans les casernes.




Le bilan des affrontements entre manifestants et police dans toute l’Egypte a atteint 30 morts, selon le ministère de la Santé alors que les violences se poursuivaient pour la quatrième journée consécutive.



Le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), le maréchal Hussein Tantaoui, a affirmé que les législatives se tiendraient comme prévu à partir de lundi 28 novembre prochain, malgré la grave crise politique et les affrontements.



L’armée s’est déjà engagée ces derniers mois à remettre le pouvoir aux civils une fois élu un nouveau président.



«L’armée ne veut pas le pouvoir», a assuré le maréchal Tantaoui dans une allocution télévisée. Il a ajouté qu’elle était également «prête à remettre les responsabilités immédiatement, si le peuple le souhaite, à travers un référendum populaire».



Il a aussi accepté la démission remise la veille du gouvernement du Premier ministre Essam Charaf, nommé par le conseil militaire en mars dernier pour gérer les affaires courantes.



Il n’a toutefois pas annoncé le nom du prochain Premier ministre.



Mohammed ElBaradei a, pour sa part, dénoncé un «massacre» sur la place Tahrir, en accusant les forces de sécurité d’utiliser «du gaz lacrymogène contenant des agents innervants».



Place Tahrir, des dizaines de milliers d’Egyptiens ont quant à eux continué de réclamer la fin du pouvoir militaire, accusé de chercher à s’incruster et de perpétuer le système répressif hérité du président Hosni Moubarak.



«Tantaoui, c’est Moubarak copié collé», assure Ahmed Mamdouh. «C’est Moubarak en tenue militaire et ce discours ressemble à celui de Moubarak», ajoute ce comptable de 35 ans.



«Dégage!», scandaient les dizaines de milliers de manifestants rassemblés à Tahrir à l’adresse du maréchal, un slogan identique à celui qui était lancé à l’époque de la révolte contre l’ex-président.



Des affrontements ont également éclaté dans les villes d’Alexandrie et Port-Saïd (nord), Suez, Qena (centre), Assiout et Aswane (sud) ainsi que dans la province de Daqahliya, dans le delta du Nil.



Les Frères musulmans, qui représentent la force politique la mieux organisée du pays, ont boycotté la manifestation de Tahrir mardi 22 novembre et appelé au calme, soucieux de voir le scrutin, pour lequel ils s’estiment en position de force, débuter comme prévu le 28 novembre.



Les Etats-Unis ont eux condamné «l’usage excessif de la force» par la police et demandé au gouvernement de protéger le droit de manifester.



Trois Américains ont été arrêtés «en relation avec les manifestations», a annoncé par ailleurs sans autre détail le département d’Etat.



Photo (le maréchal Hussein Tantaoui ) : D.R.



Source : Libération du 23 novembre 2011
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