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Publié le 25 Juin 2010

Le retour de la Syrie sur la scène politique libanaise intervient lentement mais sûrement

"Le retour [de la Syrie] sur la scène politique libanaise intervient lentement mais sûrement, par le biais de ses alliés dans [le pays], dont le nombre augmente et dont la voix se fait de mieux en mieux entendre. Elle retrouve son influence [sur le Liban] tranquillement et sans recourir à la force [militaire], plaçant davantage [l’accent] sur la diplomatie que par le passé..." [1] C’est ainsi que le chroniqueur Emile Khouri décrit la réalité libanaise dans Al-Nahar, quotidien libanais proche des Forces du 14 mars.




Cinq ans après l’apparition d’un front occidental-arabe-libanais opposé à la présence syrienne au Liban, obligeant le président syrien Bachar Al-Assad à retirer ses troupes et forces de sécurité positionnées depuis 1976 au Liban, la Syrie semble reprendre le contrôle du Liban. Cette évolution intervient avec le soutien - ou du moins avec l’assentiment – de ces mêmes forces qui, cinq ans plus tôt, avaient mené campagne pour le retrait syrien. 

Bien qu’au moment de la rédaction de cet article, la Syrie n’ait pas redéployé son armée au Liban, so n retour semble intervenir de manière un peu différente de ce que Khouri décrit – c’est-à-dire non par la voie strictement diplomatique. Ainsi que Ghassan Saoud, chroniqueur pour le quotidien libanais pro-syrien Al-Akhbar, l’écrit, "la Syrie réorganise ses affaires [au Liban], traçant une ligne claire entre ceux qui sont avec elle et ceux qui sont contre elle, ne laissant aucune marge de manœuvre." [2] 

Dans cette entreprise, la Syrie procède graduellement, en gardant un œil sur les réactions au Liban et en dehors du Liban. Les responsables syriens prennent soin de souligner leur reconnaissance de la souveraineté et de l’indépendance du Liban, avec pour preuve à l’appui le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Toutefois, ces déclarations semblent uniquement formelles et avoir pour seul objectif d’apaiser les craintes de ceux qui s’opposent au retour de la domination syrienne sur le Liban.



En pratique, la Syrie impose un nombre croissant de conditions et d’exigences à ses adversaires au Liban, ainsi qu’à divers éléments régionaux et internationaux, dans le but de consolider sa mainmise sur le pays. Ainsi, le journal pro-syrien Al-Akhbar rapporte que la Syrie a demandé au Premier ministre libanais Saad Al-Hariri de confirmer les accords signés par les deux pays pendant la période de domination syrienne sur le Liban, [3] marquant le retour à la situation qui prévalait avant le retrait militaire de 2005.



Ces derniers temps, la Syrie a accéléré le rythme de son retour au Liban, profitant de la plus grande ouverture dont elle jouit sur la scène internationale depuis un an et du consentement tacite de la communauté internationale face à son implication au Liban. D’autres facteurs susceptibles d’expliquer l’accélération de ses activités au Liban sont les tensions croissantes entre la Syrie et Israël, l’anticipation d’une décision internationale imminente concernant le dossier nucléaire iranien et la publication des conclusions de la Cour pénale internationale (CPI) au sujet de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafik Al-Hariri. 





Lire le rapport intégral en anglais : http://www.memri.org/report/en/0/0/...
[1] Al-Nahar (Liban), 26 avril 2010. [1] Al-Nahar (Liban), 1er avril 2010. [1] Al-Nahar (Liban), 27 avril 2010.



Photo : D.R.



Source : MEMRI