1- 85% des Français condamnent les récents propos du Président iranien sur Israël (23% les désapprouvent ; 62% les condamnent fortement).
L’appel à « rayer Israël de la carte » a trouvé un écho chez 5% de la population. 1% des Français déclarent approuver cet appel et 4% déclarent le comprendre. Enfin, 10% des interviewés n’ont pas exprimé d’opinion sur ce sujet.
2- La condamnation des propos du Président iranien va au-delà de la sympathie et de l’antipathie ressentie par chacun pour Israël, la Palestine, l’Egypte ou l’Iran.
L’appel d’un Etat à détruire un autre Etat renvoie dans l’opinion publique française à quelque chose d’inacceptable, de plus grave et plus profond que les clivages d’opinion observés habituellement sur le Proche-Orient.
Les propos du Président iranien sont condamnés à la fois par ceux qui ont de la sympathie pour Israël (condamnation à 94%) et par ceux qui ont de l’antipathie pour Israël (condamnation à 78%).
Il en est de même que l’on ait de la sympathie ou non pour la Palestine, l’Egypte ou l’Iran. 93% des sympathisants de la Palestine condamnent ces propos. 89% des sympathisants de l’Egypte et 89% des sympathisants de l’Iran les condamnent également.
3- La condamnation est très majoritaire, mais n’est pas unanime. L’appel à « rayer Israël de la carte » est approuvé ou compris par :
- 15% des sympathisants d’extrême droite (7% approuvent cet appel et 8% le comprennent)
- 10% des sympathisants du PC (aucun ne l’approuve, 10% le comprennent)
- 14% des 18-24 ans (3% l’approuvent et 11% le comprennent).
4- 59% des Français savaient que le Président iranien avait appelé, fin octobre 2005, à « rayer Israël de la carte ».
Cette notoriété est élevée pour des déclarations faites 12 jours plus tôt par un responsable politique étranger à propos d’un autre Etat que la France. Elle traduit l’impact dans l’opinion de propos considérés comme choquant.
5- La grande majorité des Français perçoit le programme nucléaire iranien comme un vrai danger pour le monde entier, y compris pour la France et pour l’Iran.
Si les Français considèrent qu’Israël est le pays le plus menacé par le programme nucléaire iranien (83% des Français), ils sont également 79% à penser que ce programme représente un vrai danger pour l’ensemble de la communauté internationale.
Le programme nucléaire iranien est également perçu comme un vrai danger pour les Etats-Unis par 72% des Français, pour la Palestine par 71% des Français, pour la France par 69% des Français et pour l’Iran elle-même par 70% des Français.
Au sujet des résultats de ce sondage, Roger Cukierman, président du CRIF, a notamment déclaré : « Ce sondage montre que les propos du Président iranien ont choqué les Français et que ceux-ci refusent les messages de haine et de destruction. C’est sain et naturel dans un pays de démocratie et de libertés comme le nôtre. Tout l’enjeu est aujourd’hui d’empêcher que les messages de haine et de destruction ne se transforment en danger réel pour Israël, pour la France et pour l’ensemble de la communauté internationale. Les Français sont bien conscients des dangers que représente le programme nucléaire iranien. C’est l’autre grand enseignement de ce sondage. »
Enfin, il ressort également de ce sondage que les Français sont plus nombreux, en novembre 2005, à avoir de la sympathie pour Israël que de l’antipathie. C’était le contraire en avril 2004.
42% des Français déclarent aujourd’hui avoir plutôt de la sympathie pour Israël et 34% plutôt de l’antipathie. Ces chiffres étaient respectivement de 38% et 48% en avril 2004.
Dans la même période, le sentiment de sympathie est resté stable pour la Palestine (45% des Français) et a diminué pour l’Iran, passant de 25% à 16%. Le sentiment d’antipathie a, quant à lui, diminué pour la Palestine, passant de 38% à 30% ; il est resté stable pour l’Iran (61% des Français).
Les chiffres d’avril 2004 sont extraits d’un sondage réalisé par TNS Sofres pour l’Institut Français de Tel Aviv auprès d’un échantillon national représentatif de 1 000 personnes.
Manifestation devant l'ambassade d'Iran à l'appel du CRIF, le 2 novembre 2005