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Publié le 4 Juillet 2011

Première subvention publique pour la création de la Maison des enfants cachés et des Justes à Chambon-sur-Lignon

Le conseil général de la Haute-Loire, en votant la première subvention publique pour la création de la Maison des enfants cachés et des Justes à Chambon-sur-Lignon, a conforté les porteurs du projet. Aziza Gril-Mariotte est la coordinatrice du projet de musée porté par la commune du Chambon-sur-Lignon. Elle est employée par l'association pour la mémoire des enfants cachés et des Justes dont la présidente d'honneur est Simone Veil. Elle répond aux questions du Progrès de Lyon, dans un entretien publié le 4 juillet 2011.




Quels sont les objectifs ?



Ils se résument en trois mots : histoire, mémoire, éducation. Cette structure sera dotée d'une programmation destinée au plus grand nombre, avec la réalisation de supports multimédia notamment pour le public scolaire. Alors que les témoins disparaissent, il est urgent de conserver la mémoire de cette histoire exceptionnelle pour la transmettre aux nouvelles générations.



Quel est le concept muséographique ?



L’aménagement du lieu repose sur une exposition permanente retraçant l’histoire du Plateau en tenant compte des particularités géographiques, sociologiques et religieuses, expliquant le caractère peu ordinaire de cette histoire. L'implantation du protestantisme, la Réforme, le Désert, mais aussi, au début du siècle dernier, le christianisme social au Mazet et l'arrivée d'un réseau ferré, sont, en particulier, évoqués, expliquant l’importance du sauvetage des réfugiés, juifs pour le plus grand nombre. Lorsqu'on regarde les photos de l'époque, on constate des disparités entre les villages du Plateau en matière de tourisme. Tence et Saint-Agrève, c'est Deauville, tandis qu'au Chambon, c'est plus familial.



Sur quels documents s'appuiera le musée ?



Le parcours muséographique est élaboré à partir d’archives et documents originaux, conservés dans des musées et des collections privées en France, à l’étranger, qui seront numérisés ainsi que de la donation du fond Darcissac. Les témoignages permettent d'appréhender des réalités diverses. La vision est radicalement différente : d'un côté, on a un enfant sorti des camps arrivant à la gare du Chambon, simplement heureux de pouvoir manger à sa faim, respirer le bon air ; de l'autre côté, on a un petit citadin habitué au confort qu'on extrait de son existence bourgeoise pour le cacher dans une ferme où on parle patois, ne se lave pas, vit au contact des bêtes.



Quelles formes de résistance seront évoquées ?
Pour expliquer cette histoire dans sa complexité, toutes les formes de résistances, civile, religieuse et armée, sont prises en compte. L’action des habitants doit être replacée dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah.



(Propos recueillis par Fabienne Mercier)



Photo : D.R.
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