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Publié le 10 Janvier 2008

Questions à Raphaël Haddad, Président de l’UEJF

Fin décembre 2007 se sont tenues les universités d’hiver de l’UEJF à Valmeinier. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste exactement ce rendez-vous ?


Grand rendez-vous annuel de tous les cadres de l’Union, nos Universités d’hiver sont le moment clé du programme de formation des cadres de l’UEJF au leadership étudiant, réalisé sous la direction de Judith Cohen Solal et de Jonathan Hayoun, Secrétaire National de l’UEJF. Les universités d’hiver ont avant tout pour vocation de répondre aux besoins des sections locales de l’UEJF, en préparant leurs dirigeants à être au service de tous les étudiants juifs et à faire vivre leurs idées. Ainsi, pendant une semaine, 100 militants venus de toute la France se sont retrouvés entre formation intensive et ski.
Des intellectuels, des écrivains, ainsi que des professionnels de la communication ont assisté à cette rencontre. Autour de quels sujets tournaient votre réflexion et votre projet pédagogique ?
Toutes les universités reposent sur le partage d’une expérience commune, sur l’apprentissage, mais aussi sur une progression de chacun. Cette année, c’est autour de la question du vivre-ensemble que nous avons mené notre réflexion. « Ensemble, c’est tout ? », voilà le thème autour duquel notre semaine s’est articulée, avec de nombreuses déclinaisons, et en compagnie d’intervenants prestigieux. Ce que doit être le rôle des étudiants juifs, bien sûr. Un panorama de la communauté juive en France aujourd’hui en compagnie d’Isabelle de Castelbajac de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Ou encore « Ensemble, c’est tout ?» comme le défi du peuple Juif en Israël avec Denis Charbit et Frédéric Encel. La mémoire.
Les militants ont aussi suivi chaque soir un cycle de conférences sur un thème précis en compagnie de jeunes universitaires brillants : Amélie Blaustein-Niddam, Dan Arbib, Franck Waserman, Arnaud Bikard. Les présidents des sections locales ont pu s’exercer au média-training avec Judith Cohen Solal et Eric Halimi. Enfin, nous avons cette année inauguré une initiative passionnante. Celle d’ouvrir durant toute une soirée les portes de nos universités à tous les résidents et touristes de la station. Cette soirée « portes ouvertes » proposait une rencontre autour de ce qu’est le judaïsme et l’histoire juive, mais aussi la lutte contre l’antisémitisme, et le dialogue des mémoires au travers du voyage au Rwanda que nous avions effectué il y a près de deux ans. 450 personnes ont répondu à l’invitation ! Ils ont pu visiter les expositions, rencontrer les étudiants de l’UEJF et écouter Dominique Sopo et Paul Bernard présenter l’histoire de l’antisémitisme.
Pouvez vous nous dire ce qu’il en est ressorti et quels seront les projets de votre association au cours de l’année 2008 ?
Ce qu’il en est ressorti, c’est l’idée que pour pouvoir s’ouvrir il fallait nécessairement mener une réflexion personnelle et profonde sur son identité juive. Et c’est de cette manière que se définiront nos projets pour les mois à venir. Ainsi, au travers d’un voyage en Algérie, c’est en menant un travail sur la mémoire des juifs d’Algérie, que nous pourrons aussi réfléchir au patrimoine des autres jeunes français issus de l’immigration algérienne ou que nous pourrons aussi nous intéresser aux relations passionnelles qui unissent la France et l’Algérie. De la même manière, nous organiserons le 7 avril prochain la cinquième édition de Rire contre le Racisme au Zénith de Paris. A l’approche des 60 ans de l’Etat d’Israël, nous organiserons la première nuit Bleue à Paris et nous irons en Israël accompagnée d’une délégation de jeunes leaders des principales organisations étudiantes françaises, comme nous l’avions déjà fait il y a 3 ans. Enfin, notre travail dans les quartiers se poursuivra au travers du programme Coexist, un ambitieux projet de lutte contre les préjugés racistes dans les classes de 4ème et 3ème, et du programme « Réciprocité » qui servira de plateforme à nombre d’initiatives menées conjointement par l’UEJF et des associations regroupant des jeunes de banlieues.
Propos recueillis par Stéphanie Lebaz