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Publié le 14 Avril 2011

«Sur le long terme, Iron Dome augmente notre force de dissuasion»

En l’espace de quelques jours, Iron Dome est devenu une véritable attraction pour les Israéliens habitant le sud du pays. Munis d’un téléphone cellulaire 3G, beaucoup se plaisent à filmer les performances du système antimissile. Leurs vidéos inondent les sites Internet comme YouTube et Facebook. Alors que deux batteries viennent d’être déployées à proximité de Beer Sheva et Ashkelon, Iron Dome a semble-t-il fait ses preuves opérationnelles en interceptant près d’une dizaine de missiles Grad tirés depuis la bande de Gaza. Le général Ilan Bitton, qui a commandé les forces antiaériennes de Tsahal, revient sur les capacités du système.




Que ressentez-vous en voyant les premières performances d’Iron Dome ?



Général Ilan Bitton : C’est une immense satisfaction. Israël fait face depuis longtemps à diverses menaces asymétriques. De la même façon que les programmes Arrow et Patriot ont, à un certain moment, répondu à la menace balistique, il fallait une solution en mesure d’intercepter des roquettes de courte portée et de défendre notre arrière front. La deuxième guerre du Liban et l’offensive « Plomb durci » menée à Gaza ont révélé notre vulnérabilité. Le moral de la population a été lourdement atteint. Le système Iron Dome arrive tard, certes, mais nous en sommes particulièrement fiers.



Selon vous, Iron Dome procure-t-il un avantage décisif à Israël contre le Hamas et le Hezbollah ?



Nous devons rester prudents. Le système connaitra encore des réussites opérationnelles, mais les défis qui se posent à notre sécurité restent intacts. A l’évidence, et sur le long terme, Iron Dome augmente notre force de dissuasion, c’est incontestable. Un groupe de lanceurs de roquettes réfléchira à deux fois avant de tirer sur notre territoire. Grâce à ce système actif de défense, nous disposons d’une réponse à la fois efficace et précise. Je précise que chaque batterie couvre une surface de 100 km2.



Le système reste néanmoins très couteux…



On ne peut pas comparer le prix d’une roquette artisanale ou d’un missile Grad avec celui d’un missile Tamir (le missile intercepteur rattaché au Iron Dome, NDLR). C’est un système qui coûte cher, mais je crois que la vie de nos citoyens est une priorité absolue. Je tiens également à souligner que le Iron Dome présente quelques vertus économiques, comme celle de ne pas intercepter les roquettes qui ne se dirigent pas vers des zones peuplées ou des infrastructures. Ce dispositif se contente d’éliminer les projectiles les plus menaçants, il privilégie donc des interceptions ciblées. En d’autres termes, Iron Dome n’est pas conçu pour offrir une défense hermétique. Peut être qu’il convient encore de l’améliorer.



Combien faudrait-il de batteries pour assurer la protection de l’ensemble du territoire israélien ?



C’est difficile à évaluer, les avis divergent. Selon moi, le déploiement d’une dizaine de batteries aux frontières nord et sud d’Israël serait amplement suffisant. Je crois également que l’efficacité du système Iron Dome dépendra des autres moyens que nous emploierons, offensifs j’entends, pour dissuader nos adversaires.



Propos recueillis par Maxime Perez



Photo (Le général Ilan Bitton) : D.R.



Source : site official de la Cambre de Commerce France-Israël



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