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Publié le 9 Janvier 2012

Syrie : de plus en plus d’éléments tendent à impliquer le régime dans l’attentat de Damas

Au moins 35 morts ce vendredi dans la répression, et 25 autres dans l’attentat de Damas.



Les accusations portées par le régime de Bachar Al-Assad - devenu la référence en matière de terrorisme et de manipulation médiatique - contre les terroristes d’Al-Qaïda, il y a deux semaines dans le double attentat de Kafar Soussa, et celles formulées vendredi 6 janvier 2012 contre l’opposition, dans l’attentat d’Al-Midane à Damas, sont de moins en moins crédibles. Le passé du régime et son présent ne plaident pas pour lui et lui ôtent toute crédibilité. Avec les images de l’attentat de ce vendredi, personne ne le prend plus au sérieux !



Le bilan de l’explosion « controversée » du quartier Al-Midane à Damas, vendredi 6 janvier, s’est officiellement établi à 25 morts et 46 blessés, « dont de nombreux civils » selon les autorités. Le ministre syrien de l’Intérieur évoque un attentat kamikaze commis par un terroriste. Les médias du régime citent une source sécuritaire, tout aussi officielle, selon laquelle « l’homme était à pied, portait une veste noire et transportait une valise qui a explosé à l’approche du car transportant des policiers ». Ce qui contredit les déclarations du régime déplorant « les victimes civiles ». Or, une source syrienne interrogée par la télévision « Al Arabiya » affirmait, dans l’après-midi, que « le présumé kamikaze avait les mains attachées dans une voiture piégée », et que « les ambulances étaient disposées dans le quartier plusieurs heures avant l’explosion ». Ce qui tend à confirmer qu’il s’agit d’une « mise en scène » réalisée par le régime, à l’instar de celle concernant le « double attentat de Kafar Soussa », le 23 décembre dernier, attribuant les attaques à Al-Qaïda venue du Liban (version faussement étayée par les ministres libanais pro-syrien Fayez Ghosn et Gebran Bassil notamment), avant que les images prises par satellite ne démontrent que les voitures piégées avaient été introduites sur place 48 heures auparavant, par les services syriens, qui ont d’ailleurs accordé une demie-journée à tous leurs employés, le jour de l’attaque.



Le commandant de l’Armée Syrienne Libre (ASL), plusieurs membres du Conseil National Syrien (CNS), ainsi que les Frères musulmans syriens, ont unanimement désigné l’implication du régime dans la préparation et l’exécution de l’attentat de vendredi 6 janvier, afin de terroriser la population et l’empêcher de manifester, et pour convaincre les observateurs arabes et l’Occident que la Syrie fait face à une menace terroriste pour justifier la répression en cours.



Notons que les images transmises par les télévisions syriennes et les chaînes libanaises proches de Bachar Al-Assad montrent des dizaines de policiers, portant les gilets pare-balles, allongés par terre devant les caméras. Sans porter la moindre blessure, et leurs tenues n’ayant subi la moindre déchirure ou brûlure, ces policiers antiémeutes sont présentés comme les victimes de l’attentat. En observant les images, on s’aperçoit que le bus visé n’a pas subi d’importants dégâts par rapport à la violence de l’explosion telle que décrite par les autorités. Enfin, il convient de préciser que parmi ces victimes « virtuelles », des policiers se sont relevés alors que la caméra était encore braquée sur eux.



Un autre passage de la télévision libanaise « Al-Jadeed » (« New TV », pro-syrienne) montre un journaliste, le micro à la main, déposer des sacs de courses près des flaques de sang pour étayer la thèse d’un attentat contre les civils. Surprise par ce « mensonge flagrant et mal préparé », la présentatrice du journal a observé le silence durant plusieurs secondes!!



Enfin, au moins 35 personnes ont été tuées ce vendredi, selon les comités de coordination de la révolte. Les manifestations se poursuivent depuis le 15 mars 2011 malgré le dispositif répressif du régime, qui a fait plus de 5.400 morts selon les chiffres les plus crédibles, et plus de 50.000 morts selon l’opposant Maamoune Al-Homsi. Le bilan de ce vendredi, affiché par les opposants, ne comprend pas les victimes du « faux attentat » de Damas, tient à préciser l’opposition, qui dénonce la passivité de la communauté internationale face au génocide en cours, et qui réclame « une enquête indépendante internationale urgente pour faire la lumière sur l’attentat de Damas, avant que ses auteurs n’effacent les traces de leur implication ».



Photo (les sacs de courses déposés par le journaliste à côtés des flaques de sang pendant le reportage): D.R.



Source : MediArabe



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