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Publié le 26 Octobre 2011

Syrie : la terreur succède à la terreur

Après avoir dénoncé les arrestations arbitraires, les tortures en continu dans les prisons syriennes, Amnesty international condamne, dans un rapport détaillé publié mardi 25 octobre, la façon dont le régime de Bachar al-Assad a "fait des hôpitaux un instrument de la répression dans ses efforts pour écraser l'opposition".




Dans ce rapport de 39 pages, Amnesty a compilé les témoignages vérifiés de patients blessés relatant des actes de tortures dans au moins quatre hôpitaux publics syriens. Des mauvais traitements pratiqués notamment par le personnel médical, précise l'ONG.



"Etant donné l'ampleur et la gravité des blessures subies par les personnes blessées dans tout le pays, il est inquiétant de constater que beaucoup considèrent désormais plus sûr de rester chez eux, au risque de ne pas traiter de graves blessures, que de se faire hospitaliser", souligne la spécialiste Moyen-Orient/Afrique du Nord d'Amnesty International Cilina Nasser.



Parmi les témoignages recueillis par Amnesty, celui d'un médecin de Homs qui affirme avoir vu quatre médecins et plus de 20 infirmières maltraiter des patients.



Un témoin, aux urgences de Tell Kalakh, raconte également : "'Ahmed' a été déposé inconscient à l'hôpital national, le 22 août, après avoir été battu par les forces de sécurité. Il y avait environ sept ou huit hommes de la sécurité et des infirmières en blouses blanches autour de lui. Il a ouvert les yeux et dit: "Où suis-je?" Ils ont alors tous soudainement sauté sur lui et ont commencé à le battre, le frapper."



Des récits qui sont d'ailleurs confortés par le témoignage d'un membre du Conseil national syrien, recueilli lundi 24 à Paris.



Amnesty International appelle les autorités syriennes à donner des instructions strictes et claires à tous les hôpitaux afin qu'ils acceptent tous les patients, traitent les blessés sans délai, et placent leur priorité dans l'intérêt des patients.



"Les travailleurs médicaux syriens sont placés dans une situation impossible, forcés de choisir entre traiter les personnes blessées ou préserver leur propre sécurité", affirme Cilina Nasser.



"Les autorités syriennes doivent agir immédiatement pour s'assurer que tous les patients sont traités de manière égale, sans discrimination fondée sur leur appartenance politique ou soupçonnés d'activités" demande Amnesty.



Photo : D.R.



Source : le Nouvel Observateur



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