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Publié le 22 Décembre 2010

Un agent de voyage de Gaza redémarre son activité

Depuis sa création en 1951, l’agence de voyage de Nabil Shurafa fait figure de baromètre de la liberté de mouvement dans le territoire palestinien. Le téléphone sonne enfin dans le bureau de Nabil Shurafa. Ces trois dernières années, cet agent de voyage dans un territoire aux frontières fermées avait quasiment cessé toute activité. Mais depuis le mois de juin 2010, les clients franchissent de nouveau les portes de l’agence installée dans le vieux quartier de la ville de Gaza, au rythme d’une petite dizaine de réservations par jour.




Le poste frontière égyptien de Rafah est désormais ouvert. Une faveur de l’Égypte après l’assaut meurtrier de la marine israélienne contre les bateaux de la flottille pour Gaza, au mois de mai dernier.



« On respire un peu, confie Nabil Shurafa. Cet été, beaucoup de gens sont sortis de Gaza. Des Palestiniens qui n’avaient pas pu voir leur famille depuis plusieurs années reviennent aussi le temps d’une visite»…



À une journaliste américaine qui l’interroge ce jour-là, Nabil Shurafa lance : « Pour vous, c’est un tout petit aéroport, mais pour moi il est plus grand que l’aéroport de New York. C’est comme un rêve. » Un rêve de courte durée, brisé en 2001 par la seconde Intifada. Les bombardements israéliens n’ont laissé qu’un tas de ruines. Le bitume de la piste a été entièrement retourné pour récupérer le gravier au-dessous. Dans Gaza privée de matériaux, les sacs se vendent à bon prix.



Personne ne sait combien de temps la frontière égyptienne restera ouverte. Nabil Shurafa estime avoir besoin d’au moins deux ans pour recouvrer les pertes de ces trois dernières années. Les destinations les plus prisées sont les pays du Golfe et le Canada…



Photo : D.R.



Source : la Croix du 22 décembre 2010