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Réponse : Le projet pour être plus précis s’intitule Rwanda Israël, de la tragédie à la reconstruction. L’idée de départ est toute simple : c’est le souhait de jeunes Juifs de s’ouvrir au passé à l’histoire et à l’avenir du peuple Tutsie. S’en dresser de comparaison entre les génocides Juifs et Tutsie, l’objectif premier du voyage -qui aura lieu en 2006- consiste à rassembler une trentaine de jeunes Juifs et de jeunes Rwandais. Nous souhaitions nous rendre au Rwanda, sur les lieux de mémoire du génocide Tutsie pour suivre ensuite le voyage en Pologne, par une visite des camps. Nous avons après un certain nombre de réflexion, décidé de nous rendre en Israël, à la suite du Rwanda, parce que ce pays incarne pour une très large majorité de la population juive, une forme « d’après » et de reconstruction.
Question : D’où vous est venu l’idée de préparer un tel voyage et pourquoi avez-vous choisi de proposer à de jeunes Juifs et Tutsie d’aller dans leur lieu de mémoire respectif ?
Réponse : C’est à l’occasion du 10ème anniversaire du génocide Tutsie, en 2004, que nous avons réalisé comme responsables éducatifs d’un mouvement de jeunesse juif, que le génocide rwandais n’est absolument pas enseigné au sein de l’éducation nationale. Et, peut être pire, le génocide Tutsie n’est pas, ne fait pas non plus l’objet d’un enseignement ou d’une réflexion au cœur de nos activités qui se veulent engagées.
Question : Quelles personnalités avez-vous contactez pour monter un tel projet ?
Réponse : Au jour d’aujourd’hui, une dizaine de professionnels (historiens, journalistes et personnalités diverses) nous ont aidé à réfléchir et à construire ce projet. Pour n’en citer que certains : Jean Hatzfeld, journaliste et historien ; Patrick de Saint Exupéry, Grand reporter au Figaro ; Joël Kotek, historien au Centre de Documentation Juive Contemporaine ; et Haïm Musicant, directeur général du CRIF.
Question : Etes vous certain d’entreprendre ce voyage ?
Réponse : Nous sommes convaincus d’entreprendre ce voyage. Comme toutes démarche novatrice, certains ont pu nous faire part de leur réticence ; nous sommes néanmoins convaincus que s’ouvrir à l’histoire de l’autre est le meilleur moyen pour que cet autre comprenne l’histoire de nos pères.
Question : Que répondez vous à ceux et celles qui pensent que les Juifs n’ont pas à préoccuper d’autres génocides, parce que, en ce cas, cela enlèverait de la spécificité de la Shoah ?
Réponse : Je suis parfaitement conscient de notre devoir d’enseigner la spécificité de la Shoah et d’une forme d’unicité de l‘histoire. Je pense malgré cela que nous devons connaître et comprendre ce que d’autres peuples ont vécu lorsqu’ils ont supporté des génocides. L’extermination des Tutsie du Rwanda en 1994 a prouvé que le « plus jamais cela » a failli. Il est de notre devoir –je pèse mes mots- de connaître, d’enseigner et de transmettre le récit de ses événements.
Propos recueillis par Marc Knobel.
Pour tous renseignements : Hachomer Hatzaïr, 01.48.04.08.66.