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Publié le 21 Novembre 2017

#Actu #Crif - Scandaleux : lorsque l’on veut séparer les profs blancs et les "racisés" et Houria Boudeldja, invitée à l’Université de Limoges

De toute évidence, on atteint là des sommets. Le sommet dans l’indécence ; le sommet lorsque l’on trie les membres et/ou les participants d’une réunion sur la base de leur origine ; le sommet, lorsque l’on bafoue ainsi les valeurs de la République et qu’à la place d’expliquer des mécanismes complexes, on interdirait de salle un enseignant… blanc, parce qu’il est blanc. Le sommet aussi lorsque l’on invite Houria Bouteldja à l’Université de Limoges.

C’est un article du Figaro qui fait froid dans le dos. Il est intitulé : Des réunions de SUD séparent les profs blancs et les « racisés ». Vous le trouverez en revue de presse de cette newsletter.

De quoi s’agit-il ? D’un pseudo stage prétendument antiraciste proposé en décembre par le syndicat SUD-éducation de Seine-Saint-Denis.  Au menu ? Une critique des programmes d’histoire qui « servent le roman national », l’islamophobie, la romophobie, la négrophobie et un exposé sur la « blanchité ». Parmi les intervenants, la sociologue Nacira Guénif, qui a récemment expliqué lors d’un procès que l’insulte « espèce de juif, mes excuses », souvent utilisée en arabe « est passée dans le langage courant et ne signifie pas la haine des Juifs » ou encore Marwan Muhamed, ancien directeur du controversé Collectif contre l'Islamophobie en France. Le Figaro poursuit : un premier atelier sur la déconstruction des « préjugés de race, de genre et de classe est proposé en « non mixité raciale ». Le deuxième jour, une réunion s’interroge également en « non-mixité » sur la vie des enseignant.e.s racisé.e.s.

Professeur d’histoire, Louis Riel a imaginé la scène, rapporte le Figaro : « Monsieur, vous voyez, pour le prochain atelier, vous ne pouvez pas rester car, vous comprenez, vous êtes blanc, votre couleur de peau, n’est pas la bonne. Ca y est, le racisme est officialisé dans ce pays ? »

Nous atteignons là, en effet, des sommets, lorsque certains veulent distinguer entre eux, les enfants de la République. Mais, le plus grave et le plus outrageant en cette lamentable histoire, est que ce stage prétend s’adresser à des pédagogues et à des enseignants, en charge de former des citoyens et d’éduquer des enfants.  Le ministre de l’Education nationale a eu raison de qualifier ce stage "d’inconstitutionnel et d’inacceptable" et a annoncé qu'il porterait plainte pour diffamation en réponse aux propos tenus de "racisme d'Etat". Il convient plus que jamais de rappeler à cet égard l’article premier de notre Constitution :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée ».

Le même jour, nous apprenons que la porte-parole du Parti des Indigènes de la République est invitée à participer à une conférence-débat au séminaire d’études décoloniales de l’Université de Limoges.

Le laboratoire Espaces humains et interactions culturelles (EHIC – EA 1087) organise cette conférence avec Houria Bouteldja, autour de son livre : « Les Blancs, les Juifs et nous – Vers une politique de l’amour révolutionnaire. » Sur son mur Facebook, le politologue Laurent Bouvet, ironiquement résume la situation : « Qualité de la recherche, déontologie scientifique, diffusion et valorisation des savoirs. Université française, 2017. »

Dans un excellent article qui a été publié par Dominique Sopo : «Madame la députée Obono, l'antiracisme n'est pas un jeu » (Huffington post, 15 novembre 2017), le Président de SOS Racisme reproduit quelques-unes des déclarations – significatives - de Houria Bouteldja :

"L'idéologie selon laquelle les couples mixtes, la rencontre entre deux cultures c'est beau, est vraiment pourrie." Les tenants de la ségrégation raciale et de l'Apartheid n'auraient pas dit mieux...

"Si une femme noire est violée par un noir, c'est compréhensible qu'elle ne porte pas plainte pour protéger la communauté noire." Nous attendons l'avis de Madame Bouteldja sur la conduite que les femmes noires devraient adopter si elles étaient violées par un arabe ou un métis.

"Comme chacun sait, la tarlouze n'est pas tout à fait un homme. Ainsi, l'Arabe qui perd sa puissance virile n'est plus un homme." Je me suis toujours méfié des personnes qui émettaient des jugements moraux à partir de ce que, sans contrainte sur autrui, les hommes faisaient de leur sexe.

Bref, en plus d'avoir tenu des propos antisémites, Madame Bouteldja a adopté un positionnement raciste, sexiste et homophobe, rappelle Sopo.

La République ne peut pas abandonner les territoires du savoir, de l’école et de l’Université.

Marc Knobel