Par Roger Cukierman, Président du CRIF
"Nous apprenons avec une très grande tristesse la disparition d’André Glucksmann.
Philosophe engagé il avait su rompre avec courage avec le marxisme et l’extrême gauche à la fin des années 70 pour se consacrer à la dénonciation de tous les totalitarismes.
Ses parents, Juifs d’Europe centrale avaient rejoint la France dans les années 30, où André Glucksmann vécu caché pendant les années d’occupation comme tant d’enfants juifs.
L’héritage que laisse Glucksmann est surtout celui d’un combat inlassable contre les dictatures et les violations des droits de l’homme
L’esprit libre et critique de ce normalien agrégé de philosophie, ardent défenseur des droits de l’Homme, ne doit cesser de nous inspirer.
Il avait ainsi défendu l'intervention occidentale contre la Serbie en 1999, soutenu l'intervention en Irak, plaider pour l’indépendance de la Tchétchénie et plus récemment avait apporté son soutien à l’Ukraine.
Il était toujours là pour participer aux manifestations organisées par le CRIF et les organisations juives afin de dénoncer la haine des juifs et la haine antisioniste. C’était un être libre, indépendant, audacieux et sincère.
Il fustigeait sans relâche la complaisance, la bonne conscience mondiale et martelait quand Israël était évidemment désigné coupable : « Il n’est pas disproportionné de vouloir survivre. »
Cet homme engagé et rigoureux savait nommer les choses, il « ne se résignait pas » ainsi que l’a rappelé François Hollande.
La France et les Juifs de France sont endeuillés par sa disparition."