La mairie de Nice engagée contre l'antisémitisme : une délibération municipale entérine la définition de l’antisémitisme de l’IHRA. Martine Ouaknine, adjointe au Maire de Nice, revient sur cette actualité significative.
À l’occasion du 76ème anniversaire de la la libération du camp d'Auschwitz, et de la journée Internationale dédiée à la mémoire des Victimes de l’holocauste, j’ai eu l’honneur de présenter le 29 Janvier dernier, au Conseil Municipal présidé par Christian Estrosi, une délibération qui s’inscrit dans la politique active du Maire dans la lutte contre les discriminations et le racisme et l’antisémitisme.
Depuis plus de 12 ans, Nice est engagée dans la pédagogie de la mémoire de la shoah et la résistance face aux préjugés de toutes sortes, avec le souci de renforcer la sécurité de chacun et le mieux vivre ensemble.
L’augmentation des actes antisémites dans une proportion de 121% depuis 2017, traduit la permanence et le développement d’un antisémitisme du quotidien qu’il serait dangereux de banaliser et de minimiser.
Au regard des expressions publiques, des profanations de cimetières, des mythes conspirationnistes liés à la crise sanitaire, ou des déferlements de propos haineux en ligne, la Ville de Nice a voulu donner l’impulsion de cette délibération, au niveau d’une collectivité.
La définition opérationnelle de l’antisémitisme, non contraignante, entérinée par les 31 États membres de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste le 26 mai 2016 dans ces termes : « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte. »
Cette définition qui permet de désigner le plus précisément possible ce qu’est l’antisémitisme contemporain, a été adoptée par l’Assemblee Nationale le 3 décembre 2019 et par l’Union Européenne le 2 décembre 2020,
A l’échelle d’une municipalité elle constitue un instrument efficace de travail et de lutte contre l’antisémitisme dans sa forme renouvelée et moderne d’antisionisme, en ce qu’elle englobe les manifestations de haine à l’égard de l’Etat d’Israël.
Le Conseil Municipal de Nice a donc approuvé à l’unanimité, la définition opérationnelle de l’antisémitisme utilisée par l’IHRA en tant qu’instrument d’orientation utile en matière d’éducation et de formation et afin de soutenir les autorités judiciaires et répressives dans les efforts qu’elles déploient pour détecter et poursuivre les attaques antisémites de manière plus efficiente et plus efficace.
Merci à notre Maire et à mes collègues. Ensemble nous serons plus efficaces.
Martine Ouaknine
Adjointe au Maire de Nice, déléguée aux affaires juridiques, contentieux et contrats publics. En charge du devoir de mémoire, des droits des victimes et de la lutte contre le racisme et l’antisemitisme.
Martine Ouaknine est également présidente honoraire du Crif Sud-Est.