Des députés utilisent leurs fonctions pour tenter de rendre légale la campagne de boycott contre Israël.
Le projet d'amendement suivant (n°314) à l’art. 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, avait été proposé le 23 juin 2016 par le député PS Alexis Bachelay, avec plusieurs députés socialistes, écologistes et communistes, dans le cadre du projet de loi "Egalité et citoyenneté":
« Ne constitue pas une provocation à la discrimination le fait d’appeler au boycott de produits ou de services concourant à la politique contestée d’un Etat »
Le Président du Crif, Roger Cukierman, et le Président élu, Francis Kalifat, avaient rédigé un projet de courrier à l'adresse des députés de l'Assemblée nationale, expliquant que "cet amendement est contraire à la loi et discriminatoire" et rappelant que "la Cour de Cassation a confirmé en octobre 2015 l’illégalité des appels au boycott d’Israël".
"Cette campagne (le BDS, ndlr) attise une situation particulièrement sensible pour les français juifs, se nourrissant des haines et important un conflit qui a sa propre complexité, dans des termes dévoyés et dangereux sur notre territoire", avait écrit les présidents du Crif, qui demandaient aux députés de voter contre le projet d'amendement.
Fort heureusement, cela n'a pas été nécessaire.
Lundi 27 juin, la Conseillère à l'Assemblée des Français à l'étranger, Daphna Poznanski-Benhamou, a indiqué dans un communiqué que "l’amendement pro-BDS, déposé à l’Assemblée Nationale par quelques députés le 23 juin 2016 et qui devait être discuté en fin de semaine, a été purement et simplement retiré".
"Notre vigilance a permis de faire reculer ceux des députés qui utilisent leurs fonctions afin de tenter de rendre légale la campagne de boycott menée par BDS contre Israël", ajoute la conseillère Poznanski, dans son communiqué.