Par Edith Janowski-Bismuth, CRIF Marseille Provence
Il faisait un temps de canicule ce dimanche 19 juillet pour la cérémonie à la « Mémoire des victimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes ».
Trop peu de personnes s’étaient déplacées. Les discours des représentants des associations concernées et collectivités furent empreints de dignité et de retenue.
Me Raymond Alexander pour la Fédération nationale de la mémoire Vive de la Résistance insista sur « la tâche indélébile qui pèsera à jamais sur la France d’avoir raflé ses Juifs…les Justes ont transgressé la loi, désobéir fut leur choix ». Pour Maurice Finkelstein, Secrétaire général de l’Amicale d’Auschwitz, représentant Denise Toros-Marter, « cette Journée doit être tournée vers l’action, car le racisme renaît, notre objectif, dit-il, est de faire vivre la Mémoire de la rafle du Vel d’Hiv ».
William Labi au nom de Zvi Ammar, Président du Consistoire Israélite de Marseille, rappela les conditions désastreuses dans lesquelles vécurent les Juifs au Vélodrome d’hiver « …mais c’est la France, patrie des Droits de l’Homme, de la Résistance et des Justes que les Juifs ont choisie ».
Ce fut ensuite à la Présidente du CRIF Marseille Provence, Michèle Teboul de s’exprimer ainsi : « Cette cérémonie donne un sens au malheur, les responsables de la Shoah ne furent pas que les nazis mais –Le Silence du Monde- … Seuls les Justes ont choisi de se comporter en Homme, c’est cette France que nous soutenons, cette France profonde et généreuse. »
Madame Labbé, pour « Notre Route » association à la mémoire des Tziganes déportés, évoqua la loi européenne qui institue désormais le 2 août comme Journée de la « Déportation des Tziganes », génocide enfin reconnu aussi par le Président François Hollande. 2348 tziganes furent déportés à Auschwitz-Birkenau.
Il revint à Vincent Berton, Vice-préfet, représentant l’Etat français, de clore les interventions : « La rafle du Veld’Hiv orchestrée par la police française est une cicatrice dans l’histoire de notre pays qui restera gravée dans nos Mémoires », dit –il, poursuivant « Aujourd’hui nous pensons aux Juifs de France déportés vers l’Enfer, ainsi qu’aux tziganes, mais cette journée est aussi celle de l’Espérance, celle des Justes qui furent des milliers de héros, pour qui la liberté valait tous les sacrifices…cette double commémoration est un symbole fort, ne jamais accepter la barbarie et respecter la dignité humaine… »
Vint ensuite le dépôt des gerbes, après une minute de silence, le public reprit en cœur les paroles de la Marseillaise.