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Mardi 26 juin 2018 - Jérusalem
Rencontre avec Olga Deutsch, de l'organisation NGO Monitor, en charge de surveiller et de rapporter les actions des réseaux d'ONG internationales et locales.
Le Crif - La semaine dernière, vous avez rencontré la délégation officielle de Crif. Qu'est-il ressorti de votre rencontre ?
Olga Deutsch - C'était un privilège de rencontrer la délégation officielle du Crif ! La France est constituée de la plus grande communauté juive d'Europe et c'est aussi celle qui soutient le plus fortement Israël, ce qui fait de la délégation de Crif l'une des voix juives les plus importante en Europe. Nous avons été heureux de pouvoir travailler plus en détail sur le travail que nous faisons à NGO Monitor et de discuter de la façon dont nous pourrions collaborer avec le Crif en France. J'ai aimé discuter et échanger avec la délégation, et j'ai beaucoup appris sur la communauté juive française et la politique menée en France. Nous sommes impatients de travailler en étroite collaboration avec le Crif au niveau national à Paris ainsi qu'avec les représentants du Crif dans toutes les régions du pays.
Le Crif - Vous êtes actuellement la Directrice du Bureau européen de NGO Monitor, en charge de surveiller et de rapporter les actions des réseaux d'ONG internationales et locales. Que pensez-vous du rôle des ONG en Israël ? De nos jours, pensez-vous qu'elles peuvent impliquer plus de gens qu'en sont capables les partis politiques classiques ?
Olga Deutsch - C'est une excellente question. Le conflit israélo-arabe est hautement politisé et, par conséquent, il est difficile d'engager une discussion objective sur le sujet. Les émotions et les tensions sont tout de suite exacerbées parce que chaque côté du discours est terriblement passionné et convaincu. Nous constatons que les ONG jouent un rôle crucial dans tout ce qui a trait au conflit.
NGO Monitor s'intéresse aux ONG qui prétendent promouvoir les droits de l'Homme et les causes humanitaires, alors que certaines encouragent clairement l'antisémitisme, incitent à la violence, glorifient la terreur et, dans certains cas, ont des liens avec des organisations terroristes. C'est une tendance très dangereuse qui voit les questions de droits de l'homme détournées. Aujourd'hui les revendications antisémites se propagent librement et sans aucune sanction dans les discours publics.
Il est d'autant plus alarmant de constater que ces ONG (majoritairement palestiniennes) coopèrent avec des groupes français et contribuent ainsi au processus de radicalisation en France. Leurs messages trouvent facilement écho chez beaucoup parce qu'ils sont présentés dans le langage des droits de l'Homme et des causes humanitaires. Il est crucial de continuer à sensibiliser à ce sujet, en particulier avec les gouvernements européens, généralement responsables du financement de ces groupes, sans nécessairement savoir à quoi les fonds sont destinés.
Le Crif - Qu'attendez-vous du Crif pour NGO Monitor ?
Olga Deutsch - Nous espérons que le Crif nous aidera à sensibiliser la France sur l'importance de séparer les groupes de la société civile qui font un travail important dans leurs domaines respectifs, et ceux qui opèrent au nom des droits de l'Hommes et qui n'ont pour but que de radicaliser les gens dans leurs idéaux. Nous sommes un institut de recherche. A ce titre, nous sommes toujours à la recherche de partenaires locaux capables d'utiliser notre travail et de le transmettre à leurs responsables pour les informer de l'utilisation réelle de l'argent de leurs contribuables. Nous apprécions la coopération avec Crif et avons hâte d'explorer de nouvelles possibilités de travail.
Je tiens à vivement remercier Francis Kalifat et Robet Ejnes d'avoir organisé cette rencontre et d'avoir ainsi reconnu l'importance de notre travail.
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Crédit photo : Alain Azria