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Publié le 26 Mai 2017

#Crif - Jérusalem, la capitale à laquelle rêvaient les pères du sionisme ? Entretien avec David Dadonn, mené par Marc Knobel

Marc Knobel interroge David Dadonn, ancien ambassadeur d’Israël au Chili.

Vous souvenez-vous de la guerre des 6 jours ?

Pour moi cette guerre est une des plus justes de l'histoire de l'humanité, et apporte la preuve qu'il peut -à de très rares occasions néanmoins- exister des guerres justes. Pour le peuple juif, les semaines qui ont précédé cette guerre ont démontré que la communauté internationale et l'Onu se moquaient éperdument de son sort. Il s'en est fallu de peu que le monde assiste indifférent à un deuxième génocide du peuple juif, 22 ans après le premier.

 

Jérusalem, comment vivez-vous votre ville ?

Mon opinion sur Jérusalem, quoiqu'elle soit partagée par la plupart des israéliens qui désirent la paix, ne fait pas partie de l'idée que l'establishment israélien et juif véhicule.

Je m’explique.

1. Personnellement, j'aurais banni l'adjectif "éternelle" qui accompagne le titre de capitale dans le discours officiel. Je suis partisan de la normalité et comme aucun pays n'affuble sa capitale de l'attribut éternelle, je trouve cela comme un signe d'un manque d'assurance. C’est assez pathétique en fait.

2. Jérusalem ressemble de moins en moins à la capitale à laquelle rêvaient les pères du sionisme et de plus en plus à un deuxième Brooklyn.

3. Jérusalem n'est plus unifiée dans la réalité depuis 1987, quand la première intifada a éclaté. A mon humble avis, on a fait une bêtise d'annexer tout Jérusalem-est avec ses centaines de milliers de palestiniens. On aurait dû annexer seulement les lieux saints juifs, le quartier juif et les terrains vagues. Voilà en substance quelques idées qui ne seront probablement pas au goût de tout le monde, mais Jérusalem est le cœur de la légitimité d'Israël et nous devons la préserver de tous les fanatismes.