#Crif - La Commission Relations avec les Elus a reçu Guillaume Gouffier-Cha, Député du Val de Marne

Propos rapportés par Anne Brandy

« Je vous remercie de me recevoir dans cette commission, et pour ce temps d’échange et de réflexion commune que nous allons partager. Pour me présenter rapidement,  je suis Député de la sixième circonscription du Val de Marne qui regroupe  les communes de Vincennes, Saint Mandé et Fontenay sous bois. »

« En Marche n’est pas mon premier engagement politique. J’ai d’abord été militant du Parti socialiste pendant plusieurs années. A vrai dire, je me suis toujours intéressé au fonctionnement de notre société, à ses forces et à ses faiblesses, à ses déséquilibres et ses injustices. J’ai toujours pensé qu’il était possible d’agir et d’améliorer son fonctionnement. Par ailleurs, cinq grandes causes sont à la base de mon engagement : la construction d’une société de l’émancipation où chacune et chacun puisse construire son propre parcours de vie, le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la poursuite du rêve européen, l’adaptation de notre société à la transition énergétique et numérique, la défense de l’état de droit et des droits de l’homme. »

« Ma famille a toujours suivi de prés les débats politiques, mais je suis le premier à m’être réellement engagé en politique .Je n’ai jamais regretté cette décision. Je ne regrette aucune des rencontres, des expériences ou des combats que j’ai vécus depuis. Cela m’a apporté un autre regard sur le monde dans lequel nous vivons et sur les réalités de notre société. Cela m’a aussi amené à constater à quel point notre pays était figé dans son passé, dans des clivages surfaits et dépassés entretenus par les différentes forces politiques nées au lendemain de la seconde guerre mondiale. Cela m’a conduit à participer dès le départ , le 6 avril 2016, à la construction du mouvement En Marche.

« Pourquoi En Marche ? Parce que je suis convaincu que nous vivons un moment particulier de notre histoire, que notre pays a des atouts extraordinaires à condition que nous regardions de nouveau vers l’avenir et que nous permettions à chaque énergie de s’exprimer, de développer ses projets. Oui, cela va bouleverser notre société. Mais au moment où les frontières s’effacent, ou le temps s’accélère et où l’on peut communiquer de manière instantanée avec l’autre bout de la planète, il est nécessaire que nous préparions notre société au monde de demain en mettant tout en œuvre pour préserver les fondamentaux de notre modèle social. Et nous allons y arriver.

En tout cas je suis ravi de participer à ce moment particulier de notre histoire avec une nouvelle génération de députés qui apporte un renouveau  et qui travaille en bonne intelligence, et en toute franchise avec le Gouvernement. Lorsque nous avons un désaccord, nous n’avons pas peur de le porter et le mettre en discussion. Je voudrais maintenant m’arrêter sur trois grands enjeux qui sont devant nous et que vous avez aborder dans votre introduction Monsieur le Président GAHNASSIA. »

« La lutte contre le racisme et l’antisémitisme, d’abord. Il s’agit d’un fléau que nous connaissons malheureusement et que nous devons combattre en mettant en place les bons outils, y compris sur internet .Il nous faut aussi lutter contre la propagation et la banalisation des préjugés qui sont véhiculés au sein de notre société au quotidien. Nous essayons de sortir de cette situation même s’il s’agit d’un combat difficile. Mais ce combat nous devons le mener de manière permanente, nous ne devons pas nous taire ou céder à certaines pressions de l’opinion publique. C’est comme cela que nous éviterons la montée des populismes. Nous ne devons surtout pas avoir peur d’agir et de défendre les valeurs républicaines qui nous animent. Il suffit de voir ce qui se passe politiquement chez certains de nos voisins européens où l’on constate une montée du racisme et de l’homophobie pour s’en convaincre. »

« L’importance de la défense et de la diffusion de la culture du devoir de mémoire ensuite. Nous devons nous assurer que toutes les mémoires du passé soient transmises et expliquées aux nouvelles générations afin qu’elles puissent à leur tour les transmettre. Il faut le faire car une société qui ignore sa mémoire, son passé, est condamnée à le revivre. En l’espèce, je ne vous cache mon inquiétude concernant les nouvelles générations, dont la mienne. Le devoir de mémoire est capital, tout particulièrement concernant la deuxième guerre mondiale et la Shoah. Il est primordial que les jeunes générations  reprennent le flambeau  de la protection et de l’explication de cette mémoire. A ce jour, je regrette qu’il y ait trop peu de personnes présentes lors des commémorations organisées dans chacun de nos  territoires par exemple. En aparté,  lors d’un déplacement mémoriel à Auschwitz-Birkenau, j’ai été frappé d’apprendre que l’enseignement de la shoah, dans un grand nombre de pays, n’existe pas. Cette mémoire devrait pourtant être enseignée aux enfants du monde entier, et dans toutes les écoles de notre République bien entendu. »

« La défense d’Israël enfin. Je n’ai pour le moment pas la chance de connaître ce pays, je m’y rendrai l’année prochaine. Mais je suis bien entendu attaché à sa défense, à son indépendance et à son histoire. Les liens qui unissent nos deux pays  sont très forts et nous ne devons pas oublier qu’Israël est une grande démocratie dans une région hostile, grignotée par les conflits, et où, aujourd’hui , la guerre s’ajoutant à la guerre, un conflit d’envergure entre les musulmans sunnites et les musulmans chiites n’est pas loin d’exploser. »

« Concernant mon activité à l’Assemblée Nationale je suis inscrit dans 35 groupes d’amitié dont l’ensemble des pays méditerranéens, ceux du proche et Moyen-Orient, ceux de la bande Sahélo-Sahélienne. Je fais partie du groupe d’étude à vocation internationale sur la Syrie. Les questions internationales sont donc une partie importante de mon temps de travail. Par ailleurs, je suis membre de la commission de la défense nationale et de la délégation aux droits des femmes. Je suis de près les dossiers concernant la protection du droit d’asile et l’amélioration de nos politiques d’immigration et d’intégration. »

« Vous me posez enfin une question sur la laïcité et la loi de 1905, et sur la protection de la communauté juive. Concernant la loi de 1905, je pense que celle-ci est une très grande loi, qui fait partie de notre socle républicain. Il n’est pas besoin de la modifier, cette loi est claire et doit être appliquée dans tous les territoires de notre République, tout simplement. Surtout ne la modifions pas. Concernant la place des juifs de France, je pense que l’ancien Premier Ministre Manuel VALLS a parfaitement dit les choses : la France sans les juifs ne serait pas la France.  Aussi, nous devons lutter contre toutes les formes d’antisémitisme qui peuvent se manifester sous différentes formes. Nous ne devons rien laisser passer. »