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Publié le 2 Mars 2017

#Crif - L'ambassadeur de Hongrie réagit à un article de la Newsletter du Crif

Suite à l'article du 20 septembre 2016, le Président du Crif a reçu un courrier de S.E. l’Ambassadeur de Hongrie Geogres Karolyi.

Fidèle lecteur de la Lettre d'Information du CRIF, l'éditorial intitulé 'Hongrie, Croatie, Etats-Unis... ces organisations juives patriotes qui disent « non » au leadership politique de leur pays" paru dans votre livraison de ce 21 février me remplit de perplexité ».

Nous reproduisons ici des extraits de ce courrier :

 « Des 2010. Hongrie. Viktor Orban devient pour la deuxième fois premier ministre» : EXACT.

«Il compte parmi ses soutiens l'électorat d'extrême-droite » : FAUX. Le parti d'extrême-droite Jobbik a toujours été, et est aujourd'hui plus que jamais, l'opposant le plus virulent a la politique de M. Orban et de son parti le Fidesz, qui bénéficie d'une majorité de près des deux-tiers au Parlement et n'a absolument pas besoin du Jobbik pour gouverner.

« Les militants du Jobbik…. Pourront ériger une statue de Horthy…. En plein Budapest » : EXACT. Cette statue se trouve sous le porche d’un immeuble privé, pas sur un espace public. Le gouvernement hongrois a à plusieurs reprises exprimé son mécontentement face à cette situation, mais le respect de l’Etat de droit lui interdit d’intervenir sur un espace privé. Du reste, M. Orban a affirmé de la manière la plus formelle, dans une intervention solennelle devant le Parlement hongrois, que tant qu’il sera au pouvoir il n’y aura aucune réhabilitation du régent Horthy.

« L’histoire se réécrit. La glorieuse Hongrie ne se voit plus que comme une victime des nazis puis des communistes, elle rechigne à penser la responsabilité de la gendarmerie hongroise, des crois-fléchées et de segments de la population dans la déportation des Juifs ». FAUX. Comment oser dire que la Hongrie, dont près d’un demi-million de compatriotes ont été déportés et gazés à Auschwitz, n’a pas été une victime des nazis ? Et qu’elle rechigne à reconnaitre la responsabilité de ses dirigeants d’alors dans les déportations ? Combien de fois faudra-t-il que les plus hauts responsables de l’Etat et du gouvernement hongrois actuel disent et répètent qu’ils se désolidarisent de la manière la plus formelle du comportement et de l’action de leurs prédécesseurs de l’époque ? Faut-il rappeler que ces condamnations sont tous le fait des gouvernements conservateurs qui ont dirigé la Hongrie depuis 1990 ? […] Alors qu’en France on interdit les sites Internet « pro-life », en Hongrie l’on interdit une vingtaine de sites qui assurent la promotion d’ouvrages négationnistes. Chacun jugera. » 

Ce nouvel échange s’inscrit dans le dialogue régulier que le Crif entretient avec les chancelleries.

Il fait suite au courrier que Francis Kalifat avait adressé le 26 août 2016 à l'Ambassadeur, exprimant sa consternation devant la décision du gouvernement hongrois de décorer le journaliste Zsolt Bayer, connu pour ses propos racistes, antisémites et xénophobes.

« Traiter les Roms « d'animaux à éliminer », et accuser les Juifs « de moucher leur morve dans les piscines de la nation » sont des propos que n'aurait pas désavoués Julius Streicher, le fondateur du journal nazi « Der Sttirmer », condamné à mort à Nuremberg et pendu pour crimes contre l'humanité. Je trouve honteux que votre pays puisse honorer un tel individu et je comprends parfaitement la réaction des personnalités qui ont rendu leur décoration plutôt que d'avoir un tel « compagnon ». Je ne peux donc qu'approuver la décision d'Andras Heisler, président de Mazsihisz, la plus grande organisation juive de Hongrie, de renvoyer sa décoration, en rappelant qu'il ne voulait pas appartenir au « même groupe de personnes » que M.Bayer. Sa déclaration selon laquelle ce journaliste est un « raciste, antisémite qui pollue la Hongrie avec sa haine incandescente des Tsiganes et ses idées qui détruisent la nation » me semble parfaitement justifiée.

Malheureusement cette distinction accordée à Zsolt Bayer n'est pas un acte isolé. On ne compte plus les hommages rendus, quand ce ne sont pas les érections de statues - à Miklos Horthy régent de Hongrie de 1920 à 1944, qui fut le premier dirigeant européen - dès 1920 ! - à prendre des mesures antisémites après les traités de paix. Est-il normal, dans un Etat membre de l'Union Européenne, de vouloir réhabiliter un tel personnage? »

A réception de ce courrier, S.E. l'Ambassadeur de Hongrie avait souhaité rencontrer le Président du Crif. La rencontre avait eu lieu au Crif en septembre 

Lien de l'article du 20 septembre 2017 :  urlz.fr/4TAT