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Publié le 3 Septembre 2018

Crif - Les plumes juives qui ont marqué l'histoire des lettres (1/5)

Qui dit rentrée dit rentrée littéraire ! Petit tour d'horizon des plus grandes plumes juives qui ont marqué l'histoire des lettres. On commence cette série avec l'incontournable Albert Cohen.

Né dans l’île grecque de Corfou en 1895, Francis Albert Cohen a une enfance très orientée vers le judaïsme avec un père d'origine juive romaniote et une mère juive Italienne ainsi qu’un grand-père présidant la communauté juive locale.

A 5 ans, les parents d'Albert décident d'émigrer en France, à Marseille, après une série pogroms. Cohen évoquera cette période difficile lors de son enfance dans Le Livre de ma mère qu’il publiera qu’en 1954. Il restera à Marseille lors de la majorité de son adolescence et se fera traiter de “youpin” à ses dix ans par un marchand dans la rue, un épisode qu’il racontera dans son oeuvre Ô vous, frères humains qu’il publie en 1972. En 1909, il se devient très proche d’un autre élève, Marcel Pagnol, ils resteront amis jusqu’à la mort de Pagnol en 1974.

En 1914, Albert Cohen s’installe à Genève où il s'inscrit à la faculté de droit. Dès lors, il s'engage en faveur du sionisme mais n'ira malheureusement jamais en Israël. En 1917, Cohen obtient sa licence et décide de s’inscrire à la faculté des lettres où il restera jusqu'en 1919. En 1925, après avoir perdu sa première femme, Albert prend la direction de La Revue Juive à Paris, une revue ayant un comité de rédaction brillant avec Albert Einstein et Sigmund Freud.

De 1926 à 1931, il occupe un poste de fonctionnaire attaché à la Division diplomatique du Bureau international du travail, à Genève. Cette expérience professionnelle lui donnera  l'inspiration de construire l'univers d'Adrien Deume et de Solal pour Belle du Seigneur qu’il publiera en 1968. L'œuvre recevra le Grand Prix de l'Académie Française et sera nommé Chevalier de la Légion d'honneur en 1970.

En 1941, Cohen propose de créer un comité sioniste qui regrouperait les personnalités politiques et intellectuelles européennes réfugiées à Londres,. En effet, les dirigeants sionistes du comité choisissent de diriger tous les efforts sur le sauvetage des Juifs d’Europe et décident de mettre la cause sioniste de côté jusqu'à la fin de la guerre. Après l’entrée en guerre des Etats-Unis, Cohen est chargé par l'Agence juive pour la Palestine d'établir des liens de contact avec les gouvernements en exil. Cependant, après de multiples échauffourées avec les dirigeants de l’Agence Juive, Cohen décide de démissionner en janvier 1944, très déçu par la cause sioniste.

En 1944, il devient conseiller juridique au Comité intergouvernemental pour les réfugiés avant d’être chargé de rédiger l'accord international du 15 octobre 1946 portant sur le statut et la protection des réfugiés. De 1947 à 1957 Cohen vit à Genève et refuse d'occuper le poste d'ambassadeur d'Israël, pour poursuivre son activité littéraire.

Dans les années 1970, Albert Cohen souffre de dépression nerveuse et manque de mourir d'anorexie en 1978. Il décide ainsi de modifier radicalement son mode de vie en s’ouvrant au public en publiant en 1979 ses Carnets 1978 et en répondant aux demandes d'interviews. En mai 1981, il publie dans Le Nouvel Observateur son dernier texte, Aimer et être aimé, qui rend hommage à l'amour qui l'unit à sa femme.

Albert Cohen décède à 86 ans, le 17 octobre 1981, des complications d'une pneumonie. Il est enterré au cimetière israélite de Veyrier, près de Genève. Sa femme, Bella Cohen est décédée le 1er décembre 2002, à 83 ans.

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