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Des milliers de personnes se sont rassemblées à Paris place de la République, dimanche 5 janvier, aux alentours de 15h.
Autour du socle de la statue, une banderole proclamait : « Sarah tuée car juive ».
Le frère de la victime, William Attal était notamment présent. Il s'est exprimé et a dénoncé les "incohérences et les dysfonctionnements" à ses yeux de l'enquête menée depuis deux ans, jugeant que sa soeur avait été victime d' "un crime religieux antisémite".
Le cortège s'est ensuite rendue jusqu'à l'ancien domicile de Sarah Halimi. Sur place, ils ont allumés quelques bougies pour rendre hommage à cette retraitée de confession juive sauvagement assassinée.
Le principal suspect déclaré pénalement irresponsable le 19 décembre dernier, les manifestants sont venus exprimés leur incompréhension face à cette décision de justice.
Ils étaient donc nombreux à répondre présent à cette initiative citoyenne pour contester la décision de la cour de d'Appel de Paris mais aussi pour réagir face au retour inquiétant d'un antisémitisme meurtrier en France, insuffisamment dénoncé, et qui met en danger les concitoyens de confession ou de culture juive.
Plus de 2 400 personnes ont défilé hier dans la ville de Marseille aux côtés du Crif Marseille-Provence pour demander un procès pour le meurtrier de Sarah Halimi.
Jugé irresponsable pénalement le 19 décembre dernier par la Cour d'appel de Paris, la communauté juive a été profondément choquée par cette décision. À Marseille, nombreux sont ceux qui ont répondu à l'appel du Crif Marseille-Provence pour protester contre cette décision de justice.
Bruno Benjamin, président du Crif Marseille-Provence guidait le cortège jusqu'au palais de justice de Marseille, comme un symbole. Derrière la banderole de tête, des élus du centre, de droite et d'extrême droite, dont plusieurs candidats aux municipales sont venus apporter leur soutien à la communauté juive.
Nous sommes très nombreux aujourd’hui à #Marseille pour réclamer justice pour #SarahHalimi !
Merci au @Le_Crif13 et à @bruno_benjam1 d’avoir organisé cette marche. pic.twitter.com/QArODlQknY
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) January 5, 2020
Devant le Palais de Justice, après quelques interventions, Bruno Benjamin s'est également exprimé.
Crif Marseille-Provence
Forte et belle mobilisation à Montpellier pour demander justice pour Sarah Halimi et pour que le meurtrier soit jugé en Cour d’Assises, à l’appel du Crif régional et de la Licra.
Plus de 400 personnes ont tenu à s’associer au rassemblement suivi d’une marche avec des étapes symboliques devant la Cour d’Appel, la préfecture puis la place de la Comédie, cœur battant de la ville car le problème soulevé concerne l’ensemble des citoyens.
Consistoires et centres culturels de Montpellier, Nîmes, Sète, Castelnau, La Grande Motte Béziers ainsi que les associations libérales, le Bnei Brith, la Wizo, Yad Vashem, les éclaireurs, les associations de médecins et dentistes soit 23 associations juives impliquées pour mobiliser. Élus, associations chrétiennes et musulmanes, laïcs et anonymes ont participé au rassemblement dans un élan de solidarité et d’appel à la responsabilité.
Dans son intervention, Perla Danan a insisté sur la nécessité d’un procès, pour la mémoire de Sarah Halimi, pour sa famille et pour que la prise de cannabis ne devienne pas un moyen d’être exonéré de toute condamnation après avoir tué. Elle a insisté sur le message envoyé par une telle décision de justice, véritable blanc-seing aux futurs tueurs radicalisés dans le contexte actuel de forte recrudescence de l’antisémitisme.
Maître Bonnet a pu s’exprimer sur l’impact juridique des écarts dévaluations des experts psychiatres quant au discernement de l’accusé au moment du crime, entre l’altération ou abolition… Un argument de plus pour souhaiter un procès en assises devant un jury populaire représentant le peuple français.
Perla Danan, présidente du Crif régional Languedoc Roussillon
Rassemblement devant le Palais de Justice de Strasbourg afin de demander justice pour Sarah Halimi à l'initiative du Crif Alsace.
Si le droit a été dit par la décision de la cour d’appel de Paris du 19 décembre, la justice n'a pas été rendue à Sarah Halimi.
Jeudi 19 décembre, la cour d'appel de Paris a déclaré le meurtrier de Sarah Halimi pénalement irresponsable en raison de l'abolition de son discernement due à la prise volontaire de drogue. Pourtant il n'avait aucun antécédent psychiatrique et se porte très bien aujourd'hui.
La prise de stupéfiant est normalement une circonstance aggravante pour le droit pénal. Pourtant sur la base des expertises psychiatriques, le raisonnement juridique a considéré qu'à l'excès, par les bouffées délirantes qui en découlent, la prise de stupéfiant permet aujourd'hui d'exonérer de toute responsabilité pénale. C'est par un jury d'assise, au nom du peuple français, et dans son intime conviction, que ce meurtre devrait être jugé et la sanction définie en fonction des circonstances dont l'altération du jugement.
Profondément choqué par le message porté par cette décision, le Crif Alsace avait appelé à une manifestation silencieuse le lundi 30 décembre à 18h00, sur le parvis du Palais de Justice de Strasbourg.
Malgré le froid, plus de 200 personnes se sont rassemblées et ont allumé une bougie en mémoire de Sarah Halimi et pour symboliquement éclairer la justice devant la montée de l’antisémitisme.
Pierre Haas et Francis Moses, délégués du Crif Alsace entourent M. Elie Cohen, Président du Consistoire du Haut-Rhin et M. Maurice Dahan, Président du Consistoire du Bas-Rhin.
Pierre Haas, délégué du Crif Alsace