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Il y a deux ans, le 7 mars 2018, au cours du 33ème diner du Crif en présence du Président de la République Emmanuel Macron, invité d'honneur de la soirée, le Président du Crif, Francis Kalifat, avait exposé le projet de l'Observatoire de la haine sur Internet mis en place par l’institution.
"Pour avoir une vision plus complète de l'antisémitisme en France, il fallait identifier, quantifier et qualifier les contenus haineux présents sur Internet" explique Francis Kalifat.
#DinerDuCrif pic.twitter.com/EU30IAILnX
— CRIF (@Le_CRIF) March 7, 2018
Le Crif a souhaité mettre en évidence de façon quantitative et analytique la large diffusion des propos antisémites sur Internet et notamment sur les réseaux sociaux.
Cette étude - réalisée par l'Institut Ipsos, vise à compléter notre compréhension des ressorts de l’antisémitisme et à comprendre les spécificités de celui qui s’exprime en ligne.
En février 2020, le Crif a présenté les premiers résultats de l’Observatoire de l’antisémitisme en ligne. Mais comment a été menée cette analyse ?
Étape 1 : Collecte du contenu potentiellement antisémite à partir d’une liste de mots clés
Sur l’ensemble de l’année 2019, 51 816 contenus antisémites ont été collecté et identifé.
Ce nombre correspond aux contenus antisémites librement accessibles et ayant donc l’influence la plus forte sur le grand public. Les contenus collectés doivent être considérés comme un relevé de la visibilité de l’antisémitisme en ligne.
Étape 2 : Détection des contenus réellement antisémites parmi ceux collectés grâce à l’intelligence artificielle
Sur tous les contenus collectés pas l’Intelligence Artificielle, 79% d’entre eux sont véritablement antisémites.
Étape 3 : Classification des contenus antisémites en fonction des catégories de l’IHRA
Selon l'IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance), « L’antisémitisme est une certaine perception des juifs, pouvant s’exprimer par de la haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non-juifs et/ou leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et contre les institutions religieuses juives. »
Le document de l'IHRA se veut cependant un guide destiné à mieux identifier les incidents antisémites, dont il rappelle qu’il peut « être exprimé par le biais de discours, d’écrits, de formes visuelles et d’actions, et fait appel à des stéréotypes sinistres et des traits de caractère négatifs. », et prendre la forme de théories conspirationnistes. Il précise également que « l’État d’Israël, perçu comme une collectivité juive, peut aussi être la cible de ces attaques. ».
À partir de cette définition et des ces exemples, les propos antisémites ont été classés en 4 catégories, dont vous retrouvez ici le pourcentage de contenus qu’ils représentent sur internet.
Pour rappel : Mardi 3 décembre, la proposition de résolution visant à lutter contre l'antisémitisme en adoptant la définition de l’IHRA a été votée par l'Assemblée nationale.
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