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Publié le 18 Décembre 2015

Discours de Jérôme Culioli, Président du CRIF Sud Est

Mercredi 16 décembre 2015, Diner annuel du CRIF Sud Est

Vous pouvez écouter ou réécouter ce discours, diffusé sur Radio Chalom Nitsan, ainsi qu'une interview du Président du CRIF Sud-Est, en cliquant ICI.
 
C’est avec un immense plaisir que les membres du Bureau Exécutif du CRIF Sud Est et moi même vous accueillons ce soir, dans les salons de l’Hôtel Negresco, et c’est un honneur pour moi d’ouvrir ce dîner qui, nous avons l’habitude de le dire, mais cette année peut être encore davantage, est un moment de fraternité républicaine très important.
 
Dans un contexte national et international que nous connaissons, depuis plusieurs années maintenant,  les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 ainsi que ceux du 13 novembre nous ont particulièrement marqués.
Ce contexte dans lequel, depuis près d’un an, les militaires, les gendarmes, les policiers nationaux et municipaux veillent sans relâche à notre sécurité.
 
A la sécurité de chaque citoyen, qu’elle que soit sa confession, et bien entendu, dans ce cadre à la sécurité des sites et des membres de la communauté juive. 
 
Leur tache n’est pas simple, leur sollicitation est grande, et leur détermination les honore.
 
C’est donc à leur action remarquable que ce Dîner annuel est consacré.
 
Cette année 2015 a aussi été marquée, la semaine dernière, par un scrutin électoral riche en enseignement mais aussi en avertissements, sur lesquels je reviendrai plus tard.
 
Mais dans l’immédiat, Cher Christian Estrosi, je veux vous remercier de nous faire l’honneur d’être présent ce soir malgré les obligations qui sont les vôtres.
 
Je veux d’abord vous féliciter pour cette victoire au combien importante et symbolique.
 
Je veux vous dire combien nous sommes fiers, nous citoyens de la Région, de la capacité qui a été la votre de rassembler les forces républicaines, de droite, du centre et de gauche.
 
Je veux à ce titre souligner le courage politique des représentants régionaux du parti socialiste qui vous ont apporté un soutien sans faille ni contrepartie. Je pense ainsi à Monsieur Michel Vauzelle notamment, représenté ce soir par Messieurs Patrick Allemand et Ladislas Polski.
Je veux vous dire enfin que la Résistance que vous avez su mener doit conduire à une réflexion politique nationale car il faudra bien entendu que soient tirées les conséquences du message des électeurs à l’occasion de ces élections régionales.
 
Cette résistance qui m’amène à anticiper sur la seconde partie de la soirée.
 
Cette année, le 8 mai 2015, notre ami Charles Gottlieb nous a quittés.
Cette année il ne sera donc pas assis à nos côtés à observer, écouter, et nous encourager inlassablement, avec fermeté et pourtant tant de tendresse, à œuvrer pour la mémoire, à nous souvenir, pour forger et affirmer notre identité et ainsi faire face à ceux qui, par leur comportement, participent encore davantage à la perte de la leur.
Dédier ce Dîner annuel du CRIF Sud Est à la mémoire de notre ami Charles Gottlieb, de notre témoin, était bien entendu une évidence.
 
Le CRIF Sud Est a en outre fait le choix de créer cette année un prix Charles Gottlieb, et je veux donc, car vous avez initié les Voyages de la Mémoire, mais aussi pour l’ensemble de votre action politique et votre dernière victoire, oh combien symbolique, vous remettre ce prix Charles Gottlieb.
 
Aux côtés de l’action de nos forces de l’ordre il nous appartient par ailleurs de ne pas occulter la responsabilité qui est la notre d’œuvrer à l’unité de notre société, à la solidarité de ses différentes composantes, car ce sont là les clés essentielles qui nous permettront de démontrer l’ampleur de notre détermination, la force de notre réaction. 
 
La cohésion sociale a été, ces derniers mois évidemment, mais les prémices sont antérieurs, très fortement mise à mal. 
 
C’est donc d’abord la République qui doit réagir ; au niveau institutionnel bien entendu mais également, et c’est aussi important, au niveau individuel.
 
Cette fermeté républicaine qui fait notre force et qu’il nous faut toujours préserver car elle nous permet de continuer à défendre, ensemble haut et fort, nos valeurs communes qui sont celles de la société dans laquelle les français, de toutes confessions, souhaitent et entendent légitimement vivre.
 
Le CRIF et l’ensemble des responsables communautaires œuvrent en ce sens aux côtés des autorités politiques, mais également aux côtés des représentants des forces de l’ordre.
 
L’action commune de nos institutions, l’intransigeance de nos responsables politiques, est et sera le signe d’une République forte, d’une société fidèle à l’image de ce qu’est la France, refusant le communautarisme, le racisme, l’antisémitisme.
 
L’enjeu est celui de la cohésion sociale qui ne peut être maintenue que grâce à une République forte, qui ne doit pas céder.
 
Une République qui doit agir, réagir avec fermeté et détermination car la lutte contre l’Etat Islamique est en effet aujourd’hui « l’enjeu de notre propre sécurité ».
 
J’entends donc insister sur le fait personne ne peut plus croire Désormais  que ces extrémistes, pour lesquels la vie humaine ne vaut rien auraient un ADN différent des terroristes du Hamas que l’Etat d’Israël combat.
 
Ces fanatiques extrémistes n’ont pas de frontières, pas de limites et la lutte contre le Hamas, aujourd’hui menée par l’Etat d’Israël, a également, comme la lutte contre l’Etat islamique, pour enjeu notre propre sécurité.
 
Comme nous l’a expliqué l’année passée, avec un talent remarquable, Monsieur Jacques Tarnéro, le soutien à Israël est donc dans ce contexte on ne peut plus légitime.
 
Dans ce cadre la République doit aussi refuser et s’élever contre les actions de boycott de produits israéliens menées par des « militants » appartenant au mouvement BDS.
 
Je veux rappeler que ces actions de boycott sont fermement condamnées car constitutives d’infractions pénales et la Cour de Cassation l’a encore rappelé, avec une grande clarté, le 20 octobre dernier.
 
Il faut aussi à ce titre que des voix plus nombreuses s’élèvent contre l’exigence par la Commission Européenne d’étiquetage de produits  provenant de Jérusalem Est, de la Cisjordanie et du Plateau du Golan
De telles exigences participent à troubler le message essentiel que nous devons retenir des évènements que nous avons rappelés. 
 
Tirons en ensemble les enseignements essentiels, agissons, réagissons, de façon solidaire, unie, et ne nous trompons pas d’objectif.
 
Il est de donc de notre responsabilité commune d’y veiller, de tirer les enseignements du passé, qu’il soit proche ou lointain, de continuer, comme le disait Charles Gottlieb, à « croire en la vie sans jamais renoncer » !
 
(en illustration, photo du Dîner 2014)
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