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Publié le 16 Mars 2016

Guy Konopnicki : "Simone Veil est d’abord une humaniste"

Entretien à l'occasion de la sortie du hors-série de Marianne consacré à Simone Veil.

Propos recueillis par Noémie Halioua, publié dans l'Arche le 15 mars 2016
 
L’Arche magazine s’est entretenu avec Guy Konopnicki, le journaliste qui a coordonné ce numéro spécial.
 
Qu’est-ce qui vous a incité à consacrer ce hors-série à Simone Veil ?
 
Simone Veil a un parcours à la fois politique et personnel exceptionnel. Politique, parce qu’elle est la première femme de la Vème République à endosser la fonction de ministre. Le gaullisme commence d’ailleurs, il faut le dire, de façon un peu machiste. Sous Charles de Gaulle et ensuite Georges Pompidou, les femmes se contentaient de secrétariats d’Etat et généralement du secrétariat d’Etat à la famille, aux affaires sociales etc. Simone Veil est la première ministre de la santé. Cette fonction la mène à défendre une loi majeure et historique sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui porte désormais son nom : la loi Veil.
 
Un parcours personnel exceptionnel aussi, de par sa trajectoire de vie : son arrestation par la gestapo dans sa jeunesse, son séjour à Auschwitz Birkenau et sa survie à la marche de la mort. Elle resta cependant toujours discrète sur sa propre souffrance... 
 
... Elle reste aussi comme une grande figure de l’intégration des juifs de France à la République. Après George Mandel, Léon Blum, Pierre Mendes France, il y a eu Simone Veil. Elle est la première femme dans cette lignée-là, celle des figures politiques juives qui ont marqué l’histoire de la République.
 
Enfin et cela est très important dans son l’héritage: Simone Veil est la première présidente de la fondation pour la mémoire de la Shoah, qui a témoigné, parlé, organisé le soutien au travail historique de mémoire dans sa fonction. Cette institution est pérennisée. Ce qui est intéressant en terme d’union nationale, c’est que c’est le gouvernement de Lionel Jospin qui décide d’accorder cette présidence à Simone Veil et de transférer les fonds des comptes en déshérence découverts par le travail de Serge Klarsfeld a destination de la fondation de la mémoire pour la Shoah. C’est un moment important de consensus, destiné à faire vivre la mémoire et écrire l’histoire... Lire l'intégralité.