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François Mitterrand avait assuré la veille que "l'assassinat" des 58 soldats "ne resterait pas impuni". "Tout ce qui touche à la légitime défense représente un droit de l'homme fondamental", avait-il dit.
À l'aube, le bâtiment de huit étages du Drakkar où dorment 73 soldats français de la force multinationale d'interposition est soufflé par l'explosion d'un camion piégé qui s'était engouffré dans les sous-sols.
Trois minutes plus tôt, une première explosion a détruit le bâtiment du quartier général américain, près de l'aéroport, tuant 241 Marines. L'attentat contre les Américains est revendiqué par le "Mouvement de la révolution islamique libre" et par le "Jihad islamique".
L'attentat contre les Français est revendiqué par un "mouvement islamique" inconnu. Nombre d'observateurs y ont vu la main de la Syrie, mais aucune preuve de l'implication des services secrets de Damas n'a jamais été produite.
Dans la nuit suivant ce "dimanche noir", le président François Mitterrand s'envole pour Beyrouth - il s'agit de la première visite d'un chef d'État français depuis l'indépendance du Liban en 1943 - déclarant: "la France reste et restera fidèle à ses engagements".
Il effectue une visite éclair à Beyrouth le lendemain matin, pour rendre hommage aux victimes et exprimer sa solidarité aux soldats de la force multinationale.
Le 17 novembre suivant, des chasseurs Super-Etendard, qui avaient décollé du porte-avions "Clemenceau", bombardent à Baalbeck une caserne occupée par les miliciens chiites libanais d’Hussein Moussaoui, chef du mouvement pro-iranien "Amal islamique".
François Mitterrand avait assuré la veille que "l'assassinat" des 58 soldats "ne resterait pas impuni". "Tout ce qui touche à la légitime défense représente un droit de l'homme fondamental", avait-il dit.
Quelques mois plus tard, le 31 mars 1984, les derniers soldats de la force multinationale, arrivés au Liban en septembre 1982, à la demande du gouvernement libanais, ont quitté Beyrouth.