Il y a 10 ans déjà, c’était hier, Ilan Hàlimi (zal) était découvert gisant sur une voie de chemin de fer, après avoir été enlevé, séquestré et torturé par le »Gang des barbares ».
Ilan, 61 ans après la Shoah, mourrait victime de la même idéologie qui avait conduit 6 millions de nos frères vers la mort.
61 ans après Auschwitz, un juif était tué en France parce qu’il était juif !
Les mêmes clichés et les mêmes caricatures ont transformé 20 jeunes en tortionnaires et en bourreaux.
Leur chef n’était pas un enfant du troisième Reich mais un jeune français d’origine africaine qui n’avait pas lu Mein Kampf mais qui était nourri par les images et la propagande antisioniste que diffusent les ennemis d’Israël.
Après une trop longue hésitation à nommer les choses, la qualification d’acte antisémite a été admise.
Pour nous, il ne pouvait y avoir de doute.
Ilan était la première victime du nouvel antisémitisme habillé aux couleurs de l’antisionisme.
Ilan n’était plus le juif caricaturé par le vieil antisémitisme de l’extrême droite, encore bien vivant, mais aussi le juif sioniste haï et détesté par l’islamisme intégriste et son Djihad.
L’assassinat d’Ilan avait provoqué une émotion immense dans toute la population française, mais nous étions bien seuls à manifester dans les rues Paris.
Ceci aurait déjà dû nous inquiéter.
À tous les niveaux, chacun se disait qu’un tel cauchemar ne pouvait avoir lieu en France.
Tous promettaient comme au lendemain de la Shoah le » Plus jamais ça ! »
Une fois de plus, le peuple juif, blessé, a voulu y croire. Conscient que sa mémoire devait être vive et saignant en silence pour la perte d’un de ses enfants, le juif de France a continué à espérer qu’enfin le monde allait comprendre.
Mais dans les médias, l’image de l’État juif a continué à se dégrader par l’incessante déformation de la réalité du conflit israélo-palestinien.
Les images montrant le soldat israélien comme un bourreau ont été partout diffusées.
Les campagnes de boycott d’israel, le refus de condamner les attaques terroristes aux couteaux et la présentation des assassins comme des combattants participent de cette haine du juif.
Dans nos banlieues, la théorie du complot pénètre les esprits.
Depuis 10 ans, les agressions antijuives se sont multipliées.
En 2015, plus de 800 actes antisémites pour une population juive qui représente moins de 1% de la population française avec 500 000 âmes
Dans son dernier rapport, le ministère de l’interieur nous fait part également du nombre d’actes anti musulmans qui a doublé et atteint le nombre de 400 pour une population évaluée à 6 millions soit près de 10% de la population de notre pays. Un chiffre important et condamnable.