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Ce déplacement constitue d’abord pour moi un indispensable acte de solidarité envers un État et une nation qui ne renoncent jamais, et un cri d’alarme devant la montée de cet anti-judaïsme de plus en plus virulent qui sévit en Europe. Que ceux qui alimentent chaque jour, dans les médias ou au cours de leurs interventions et de leurs «spectacles», cette haine du Peuple d’Israël mesurent la responsabilité lourde qui est la leur.
Je me suis ainsi opposé avec force à la venue sur le territoire de Nice Côte d’Azur de Messieurs Dieudonné M’Bala M’Bala et Alain Soral bien avant que le gouvernement français actuel dénonce leurs propos de haine. À l’inverse, j’ai veillé à ce qu’une avant-première de l’excellent film d’Alexandre Arcady, intitulé « 24 jours, la Vérité sur l’affaire Ilan Halimi », ait lieu à Nice en présence de personnalités des trois confessions monothéistes.
Si j’ai déclaré publiquement, lors de l’allumage de Hanouka 5774, que je suis un Juif de cœur, je dois ajouter que j’aime Israël. À ceux qui soutiennent sans discernement la campagne de boycott contre Israël, je veux dire qu’ils ne nuisent pas à l’État juif, mais à la paix ; de plus, les assassins et les terroristes qui prônent le meurtre du Juif sont ravis de ce soutien qui conforte à leurs yeux les actes criminels. Enfin, je veux souligner ici que l’appel au boycott est discriminatoire au regard du droit français puisqu’il entrave l’exercice normal d’une activité économique ou culturelle d’origine israélienne.
J’attache une grande importance au maintien et à la transmission de la Mémoire, nécessaire rempart contre l’oubli des victimes et la banalisation de l’antijudaïsme. L’une de mes premières décisions prises en ma qualité de Président du Conseil général des Alpes-Maritimes, il y a un peu plus de dix ans, fut de permettre à douze mille collégiens, des dizaines d’enseignants ainsi qu’aux autorités civiles et religieuses de se rendre sur le site d’Auschwitz-Birkenau. J’ai de plus initié, avec Alpes-Maritimes Fraternité, un dialogue permanent entre les représentants des trois religions monothéistes.
En tant que Maire de Nice, j’ai tenu à ériger un Mur des Justes parmi les nations, le 27 janvier dernier, date anniversaire de la libération de ce même camp d’extermination. J’ai également dévoilé une plaque commémorative au sein de chacune des écoles de Nice dont des élèves juifs avaient été déportés et assassinés. Je m’insurge en conséquence contre cette perversité de l’esprit qui consiste aujourd’hui à tenter de faire passer les victimes pour des bourreaux et à présenter l’État d’Israël comme mettant en œuvre un « apartheid ». S’il est bien une leçon que transmet Israël au monde, c’est qu’un État de droit, précisément, doit protéger efficacement la démocratie en son sein et ne jamais rester sans défense.
C’est la raison pour laquelle je crois indispensable que l’Union européenne, la France et Nice Côte d’Azur renforcent leurs partenariats technologiques et leurs échanges commerciaux avec Israël. En qualité de Ministre de l’Industrie d’un autre gouvernement français, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, j’ai encouragé l’essor de l’économie régionale par la promotion et la réalisation d’infrastructures pérennes, parmi lesquelles le Parc industriel de Bethléem, ainsi que le projet de voiture électrique Better Place, dont je regrette vivement l’échec, et la signature d’un accord de coopération dans les domaines des Télécoms et de la fibre optique. J’attache, en effet, une importance de premier plan au resserrement de nos relations bilatérales dans nombre de secteurs de pointe. En témoignent, notamment, les partenariats conclus entre l’Hôpital Hadassah de Jérusalem et le Centre Hospitalier Universitaire de Nice, ainsi qu’entre l’Université Hébraïque de Jérusalem et l’Université de Nice-Sophia Antipolis.
De même, je soutiens l’entrée d’Israël, dont vingt pour cent de la population parlent le français, au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie.
La politique euro-méditerranéenne va également constituer un des axes forts de la nouvelle mandature que je conduis au sein de la Ville de Nice. Membre actif du Groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale, Docteur Honoris Causa de l’Université de Haïfa depuis juin 2011 et également titulaire du diplôme Honoris Causa du Collège Académique de Netanya, j’ai agi pour que plusieurs cités israéliennes et l’Union des Collectivités locales d’Israël rejoignent le Réseau des Villes EuroMed, que je préside. Je veux ainsi faire de la capitale de la Côte d’Azur un carrefour de paix pour les peuples de la Méditerranée, un trait d’union entre les deux rives, visant à renforcer des stratégies de développement urbain durable, adapté à l’environnement méditerranéen, ainsi que favorisant l’émergence de partenariats et d’échanges d’expertises.
Depuis mon élection aux fonctions de Maire de Nice, ces échanges entre la capitale azuréenne et Israël se sont considérablement développées et se traduisent par le resserrement des liens de coopération et d’amitié profonde avec la ville jumelée de Netanya. En témoignage de notre lien inaliénable, j’ai inauguré le 23 avril dernier une allée Netanya, en présence du maire de cette ville sœur, Miriam Fieberg-Ikar, au cœur de la nouvelle Promenade du Paillon ; elle se situe ainsi à proximité immédiate du Square Ytzhak Rabin. C’est aussi dans le sillage de cette osmose que s’est tenu à Nice, le 24 avril dernier, le colloque « Mare Nostrum : un projet pour demain », autour des problématiques de développement durable, d’énergies renouvelables et d’actions nécessaires pour préserver les ressources et l’écosystème méditerranéen.
Je déclare régulièrement devant toutes les instances que le devoir de la France est de soutenir Israël et de s’opposer à tous ceux qui menacent sa sécurité ou appellent à sa destruction. Il en est de même s’agissant de la protection des Juifs de France, car chaque attentat, chaque agression, chaque insulte constitue, de fait, une atteinte intolérable à la République. De même, j’ai apposé au fronton de la mairie de Nice le portrait géant du soldat franco-israélien Guillad Shalit dès le mois de décembre 2008 et ne l’ai décroché que le 18 octobre 2011, d’un geste commun avec le Président Nicolas Sarkozy, une fois sa libération effective. Chaque anniversaire de l’État d’Israël, chaque Yom Hazikaron et Yom Hatsmaout sont commémorés à Nice, à ma demande, en présence des pouvoirs publics.
Face à la mécanique inacceptable qu’est la judéophobie, il est impératif que des élus de la République française et d’autres pays s’engagent et fassent rempart pour protéger les Juifs et soutenir Israël. Je suis et serai toujours de ceux-là.
Source: http://www.tel-avivre.com/2014/06/10/je-suis-fier-detre-un-ami-disrael-par-christian-estrosi/