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Publié le 20 Novembre 2015

Le révisionnisme historique ou l’autre boycott d’Israël et du Peuple juif

Le B’nai B’rith France a fait de la lutte contre la campagne BDS son « fil rouge » de l’année.

Par Serge Dahan, Président du B'nai B'rith France
 
Cette campagne infâme et odieuse cherche à atteindre en plein cœur la légitimité même de l’état d’Israël en visant directement ses réalisations économiques, scientifiques, culturelles et sportives.
 
Mais derrière cet antisionisme de façade, ses acteurs qui rassemblent tous les ennemis d’Israël à travers le monde ont comme objectif non avoué le rejet pur et simple du judaïsme et du peuple juif où qu’il se trouve.
 
Téléguidée par l’islamisme radical, et relayée par des groupes politiques qui la tolèrent voire la soutiennent, cette campagne de haine anti-juive prospère dans certains quartiers et dans certains milieux, et contamine l’ensemble de notre société.
 
Hier encore l’Europe a décidé d’étiqueter les produits venus sur son sol en provenance de Judée-Samarie, et ainsi stigmatiser des produits israéliens, dans la lignée des actions de la campagne de boycott justifiant ainsi les terroristes palestiniens qui assassinent aveuglément et sauvagement des civils israéliens
 
Cette infâme décision européenne fait aussi écho à la déclaration inacceptable sur France 2 et Europe 1du Président iranien, Hassan Rohani, qui a notamment déclaré « L’Etat actuel d’Israël n’est pas légitime.».
Nous attendons tous que le Président de la République Française, François Hollande, dénonce ces propos tenus sur notre territoire, celui des Droits de l’Homme, et dise la vérité aux Français : Israël est un pays démocratique membre de l’ONU qui a toute sa place dans le concert des nations
 
C’est cette propagation rapide et étendue qui alimente l’antisémitisme dans notre pays et ailleurs avec les conséquences que l’on connait.
 
C’est pourquoi elle doit être débusquée, dénoncée et combattue sans faiblesse par l’ensemble des défenseurs des valeurs d’humanisme, de liberté et de démocratie qui nous sont si chères et ce bien au-delà de notre seule communauté.
 
Au même moment, et dans une action qui apparaît de plus en plus comme étant concertée et coordonnée avec ce boycott « traditionnel », se développe une autre forme de boycott, plus sournoise encore mais tout aussi vivace et dangereuse.
 
Il s’agit du révisionnisme historique qui veut saper les racines et les fondements de l’histoire du peuple juif, en distillant le mensonge et l’affabulation pour mieux délégitimer ensuite la présence historique des juifs sur leur Terre, et finalement pour justifier la volonté de certains de les en chasser.
 
Alors que le boycott est, du moins en France, interdit par la loi et donc limité dans son action et dans ses résultats, ce révisionnisme historique n’a lui rien d’illégal et semble sans limite.
 
Il s’attaque en toute impunité à la vérité historique par le mensonge absurde en utilisant pour transformer l'histoire l'indifférence des nations et l'ignorance coupable de représentants incultes.
 
Plus le mensonge est grand, plus il peut s’imposer comme une vérité incontestable aux desseins politiques bien plus qu’historiques.
 
Ce révisionnisme a trouvé une tribune pour s’exprimer à travers l'institution internationale censée promouvoir l’éducation et la culture au service de la paix qu’est l’UNESCO basée à Paris.
 
On est bien loin de ses louables ambitions.
 
Au cours de ces dernières années, les exemples illustrant cette entreprise du mensonge institutionnel du groupe arabe de l'UNESCO sont nombreux, leurs propositions de résolutions irresponsables ont toutes été approuvées par de nombreux pays éloignés et pire encore par certains pays européens dont on peut deviner les intérêts politiques et économiques à soutenir ce révisionnisme de l'histoire du peuple juif et de son héritage
 
On songe bien sûr à ces résolutions, toutes portées par des pays arabes au nom des Palestiniens, qui ont voulu transformer l’histoire du peuple juif en faisant, au gré de votes immoraux, de certains de ses hauts lieux historiques en Israël des endroits présentés brutalement comme faisant partie du patrimoine musulman.
 
La liste est longue, en passant du tombeau de Rachel au caveau des Patriarches. Une majorité de pays membres de l’UNESCO ont voté pour cette transformation de la vérité historique avec la complicité silencieuse des pays qui se sont abstenus.
 
Plus récemment encore ce projet odieux de « rapt » du Mur des Lamentations, le Kottel.
 
Pour ce dernier, face à la monstruosité de la proposition, et à la mobilisation active de certains pays et de certaines ONG présentes à l’UNESCO comme le B’nai B‘rith, la tentative d’escroquerie a échoué. Mais nul ne doute qu’il y en aura d’autres et que le groupe arabe reviendra à la charge. Restons mobilisés et vigilants.
 
Par indifférence et par lâcheté, ce monde devenu fou accepte sans rien dire une refonte mensongère de l’histoire des juifs, comme il peut fermer les yeux sur les démolitions barbares de Daech contre des sites historiques d’autres minorités vivant dans les pays qu’il dévaste. Si les méthodes varient, l’objectif reste dans les deux cas le même.
 
Détruire la culture et l’histoire de ses ennemis, pour en réécrire une autre, basée sur le mensonge et la haine afin de mieux servir ses funestes desseins.
 
Dans un cas comme dans l’autre, il ne suffit pas à ces régimes terroristes de massacrer les vivants. Il leur faut aussi tuer leurs racines et leur mémoire pour en effacer toute trace, toute existence, et toute histoire. 
Eliminer le passé, en même temps que l’on détruit le présent, pour empêcher l’avenir.
 
Et comme si le fait de fermer les yeux sur ceux qui se livrent à cette folie criminelle ne suffisait pas, les instances internationales condamnent celui qui se bat pour rester maître d’une histoire qu’on lui conteste, et qui dans le même temps reste le seul état de la région qui garantit à chacun le libre accès à ses lieux de culte historiques et religieux, à savoir Israël.
 
Que n’entendrions-nous pas si Israël agissait comme d’autres pays avec la mémoire et l’histoire ? Israël depuis 1948 a-t-il revendiqué pour les juifs le moindre site historique ou culturel qui ne leur appartient pas ?
 
Les  a-t-il mis en péril ? Jamais.
 
Et pourtant, c’est Israël qui est accablé de tous les maux, et ses ennemis qui cherchent à éradiquer les lieux portant la culture et le passé de son peuple qui sont soutenus et applaudis.
 
La fête de Hanoucca qui approche avec ses symboles forts de lumière, de résistance et d’identité, nous rappelle si besoin était, l’importance, la beauté et la grandeur de notre histoire. Elle est la partie majeure de notre patrimoine le plus précieux. Elle nous a permis d’affronter nos épreuves, de leur survivre et d’en sortir toujours renforcés.
 
Au même titre que nos valeurs et nos textes, notre histoire constitue et définit ce que nous sommes, au plus profond de chacun d’entre nous.
 
Nul ne peut avoir le droit de la modifier et de nous en défaire.
 
N’oublions jamais que la vertu de l’histoire est de rappeler d’où vient l’homme pour bâtir ensemble le chemin où il va.
 
Ceux qui s’opposent à cette règle humaine immuable et incontournable, tout comme ceux qui les y incitent en les laissant faire impunément, portent une lourde responsabilité dans le monde qu’ils laisseront en héritage aux générations à venir.
 
Un monde qui, si on n’y prend pas garde, ne permettra plus à l’homme de vivre dans l’harmonie et la fraternité nécessaires à son épanouissement, à sa mission, et à son existence.
En bref, à sa raison d’être.
 
Plus que jamais, aux côtés de tous ceux pour qui les valeurs humaines ont un sens, nous devons nous lever et agir pour que le monde que nous laisserons à nos enfants demeure celui que nous avons reçu de nos parents.
 
Un monde où la vérité, la justice et l’acceptation de l’Autre continuent de l’emporter sur le mensonge, l’iniquité et la haine. Il n’est pas trop tard, mais le temps presse.