Sur le coup de 21 heures, la tension est brutalement montée d'un cran, aux alentours de la Gare centrale de Bruxelles.
Très rapidement la police repousse passants et passagers au-delà d'un périmètre sans cesse plus large. Il s'est visiblement passé quelque chose de très anormal, voire de potentiellement grave. Mais personne n'est en mesure dire quoi.
Le rush de l'heure de pointe et de la transhumance des navetteurs est déjà un lointain souvenir. A 21 heures, le tunnel qui conduit de la station de métro à la Gare centrale est vide, ou presque.
Quelques personnes consultent le panneau des horaires - qui comme d'habitude, annonce des trains en retards. D'autres personnes se dirigent vers la gare, qui tranquillement, qui du pas pressé de celui qui ne veut pas manquer son train. "Ah, j'vous préviens, ils sont en train de boucler le périmètre. Il s'est passé un truc", prévient un jeune homme, mâchant placidement un hamburger. Un "truc" ?
On emprunte alors la sortie latérale, et sa petite pente, qui donne sur la rue Putterie. Du parvis de la Gare retentissent des cris.
Tout le monde a désormais conscience qu'il s'est passé quelque chose de très anormal. De potentiellement grave, même si on en ignore la nature.
Derrière le périmètre de sécurité, qui a désormais reculé jusqu'au carrefour entre la rue d'Arenberg et le boulevard de l'Impératrice, les badauds commencent à sortir leur Smartphone, pour photographier et filmer ce qui se passe. C'est-à-dire : pas grand-chose.
Un groupe de touristes asiatiques d'un âge respectable a pris place sur un muret. Leurs sourires contrastent avec les visages fermés des forces de l'ordre.
Bruxelles ne cède pas à la panique, mais attend de savoir, un peu anxieuse, par quoi elle a été frappée.
Publié dans
La Libre le 21 juin 2017, lire l'intégralité
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