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Publié le 9 Juin 2017

#Monde - Un boycott et de l’acharnement, par Marc Knobel

"Le boycott des produits israéliens glace le sang car l'Etat juif est toujours considéré quelque part comme le Juif des Etats."
Rappelons qu'une campagne BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions) s'implante en France, incite à boycotter les personnes et les produits israéliens. Ils sont quelquefois une vingtaine à arpenter les rayons des magasins, tout en brayant. Ils n'ont qu'une seule obsession : se mettre en quête de produits estampillés « made in Israël ».
 
Tombé en désuétude, dans les années 90, avec les grandes espérances accompagnant le processus d'Oslo, le boycottage des produits israéliens renaît de ses cendres, en 2002. Mais, à la différence de celui qui fut pratiqué obstinément par la Ligue arabe depuis les années 1950, le mouvement semble toucher dès 2003 le monde universitaire et scientifique qui avait été jusque-là relativement préservé. C'est ainsi qu'en France circulent des appels au « moratoire culturel et scientifique » des institutions et des universitaires israéliens. Par ailleurs, des associations tentent d'animer les différentes mobilisations pour le boycottage d'Israël. Le résultat auquel se propose d'aboutir le BDS est simple : qu'Israël soit identifié à un régime d'apartheid, la discrimination juridique à l'endroit des Noirs étant transposée en une discrimination également condamnable à l'endroit des Palestiniens. Ce faisant, en assimilant Israël à un régime d'apartheid, les boycotteurs tendent à banaliser l'idée qu'Israël serait un État éphémère, comme l'a été à l'époque l'Afrique du Sud. Cet amalgame participe donc d'une grande confusion conceptuelle et d'une grande malhonnêteté intellectuelle.
 
Que dit le droit ? Le boycott est passible des tribunaux. Suite au boycott de nombreuses entreprises françaises à la fin des années 70, le législateur a adopté la loi « anti-boycottage » de 1977 disposant qu’il est considéré comme un acte discriminatoire et édicté des sanctions pénales à l'égard de tout fonctionnaire et de toute personne adoptant, dans l'ordre économique, des comportements inspirés par des considérations de type discriminatoire ou qui tendent à favoriser de tels comportements. Ainsi, le boycott constitue-t-il depuis une infraction pénale au sens des articles 225-1 et suivants du Code Pénal, modifié par la loi du 23 mars 2006.
 
Aussi, avec le BDS, l'amalgame commis entre Israël, les juifs et le capitalisme international a des consonances historiques trop fortes pour qu'on le laisse se développer. De fait, le boycott est comme marqué d'une étoile jaune économique. Pourquoi ? Parce qu’à l'abri du droit, les auteurs visent à dénier à Israël sa légitimité, et l’excommunier de la communauté des nations. En somme, l'objet de cette propagande a pour but de réduire une nation en un unique ennemi désincarné. Il s'agit donc d'une punition collective.
 
Publié dans Actualité Juive le 8 juin 2017, lire l'intégralité ici