L’écrivain Salman Rushdie, que le Parisien a rencontré à New York, connaît bien le combat contre l’islamisme.
Interview par Stéphane Loignon, publié dans le Parisien le 22 juillet 2016
L’écrivain britannique Salman Rushdie fait face depuis longtemps à l’islamisme. En 1989, la parution des Versets sataniques lui a valu des menaces de mort de la part du régime iranien. Alors qu’il nous recevait à New York, le 18 juillet, à l’occasion de la parution de son roman, "Deux ans, huit mois et 28 nuits" (Actes Sud), il nous a confié ce que son propre combat lui avait appris.
La répétition des attentats peut-elle détruire une société ?
Oui, car elle pousse les gens à des réponses radicales. Certains sont attirés par le racisme de l’extrême droite. La présidentielle se rapproche. Quels seront les effets de ces attaques ? Je ne sais pas...
Que devons-nous faire ?
Vous devrez vaincre l’Etat islamique militairement. Et ensuite, j’imagine que vous devez faire en sorte que les gens se sentent le moins exclus possible de la société. Enfin, vous ne devez pas céder sur les libertés qui existent dans le monde occidental. Elles ont été chèrement acquises, et ce serait une grande erreur d’y renoncer.
Devons-nous suivre l’exemple des New-Yorkais, qui ont vite repris leur vie normale après le 11-Septembre ?
Oui, absolument. C’est la manière de vaincre ces atrocités : ne les laissez pas vous changer. Je voudrais prendre l’exemple, tout à fait mineur, de mon cas personnel. Quand les Versets ont été attaqués, j’aurais pu réagir en écrivant des livres pleins de crainte ou des romans vengeurs, et ils auraient été les uns comme les autres de très mauvaises œuvres. Je serais alors devenu une créature de l’événement, définie par les attaques...
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