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Cette réunion a été précédée par des négociations de la direction de la Claims avec les représentants du ministre allemand des Finances qui ont abouti le 10 juillet, à un accord conclu au mémorial de la Shoah à Washington.
Le résultat essentiel de cet accord réside en la possibilité désormais, pour environ 80 000 Juifs qui, pendant les affrontements entre Allemands et Soviétiques, se sont retrouvés sur la ligne de front en abandonnant une zone non occupée par les Allemands et par la suite occupée par eux, de bénéficier enfin du « HardshipFund » dont ils étaient privés.
Ce qui permettra à des Juifs russes, ukrainiens, biélorusses et moldaves de percevoir une indemnisation.
En ce qui concerne la France, les bénéficiaires de ce qu’on appelle « le fond Article 2 » et qui sont actuellement environ 8 500 verront accroître substantiellement leur nombre, les Allemands ayant acceptés que la durée de la vie dans des conditions de clandestinité ou d’inhumanité des requérants soit ramenée à partir du 1èr janvier 2013 de douze mois à six mois. Cette durée avait déjà été abaissée récemment de dix-huit à douze mois. L’abaissement à six mois permettra en particulier à beaucoup d’anciens enfants ayant survécu en zone italienne d’occupation de prétendre à la pension de la Claims, puisque l’occupation de cette zone par les Allemands à partir de septembre 1943 a duré moins d’un an.
À noter aussi l’augmentation légitime des pensions pour les victimes de l’Est de l’Europe : leur pension avoisine désormais les pensions perçues à l’Ouest et qui sont de 300 euros mensuels.
À souligner que les fonds propres de la Claims s’élèvent à un peu plus d’un milliard de dollars ; que ses revenus 2011 étaient de 663 millions de dollars et que ses dépenses (pensions, allocations, programmes médico-sociaux et ceux liés à l’étude de la Shoah) ont atteint 581 millions de dollars.
La Claims Conference a célébré à Washington le 60ème anniversaire des accords de Luxembourg conclus entre le gouvernement de la République Fédérale, l’État d’Israël et la Claims.
Le bilan de cet accord est impressionnant pour chacun des partenaires : nombre de survivants de la Shoah ont vu leur vie facilitée par les répartitions financières payées par la RFA et réglées par la Claims. Le jeune État d’Israël a pu assurer ses infrastructures et l’application satisfaisante de cet accord a permis à l’Allemagne de se réintégrer normalement dans le concert des Nations. Les dirigeants de la Claims négocient aujourd’hui avec une troisième génération d’Allemands qui continuent à assumer les responsabilités de leur pays à l’égard des victimes de la Shoah, qui étendent le champ d’application des accords à de nouvelles catégories de victimes, par exemple aux Juifs d’Afrique du Nord et qui augmentent considérablement leur soutien aux programmes d’aide à domicile.
Par ailleurs, la Claims avait créé un fonds (le Goodwill Fund) permettant d’indemniser les possesseurs de biens dans l’ancienne République démocratique Allemande qui n’avaient pas fait valoir à temps leurs droits, dont la Claims avait hérité.
La Claims vient de faciliter les conditions dans lesquelles les requérants pourraient quand même être indemnisés.
Enfin, un « Ombusdman » sera prochainement nommé par la Claims pour faciliter le règlement de tous les litiges entre les requérants et la Claims.
Serge Klarsfeld a rappelé à la Claims le nouveau processus d’indemnisation créé par le gouvernement français : la pension des orphelins, la commission d’indemnisation pour les victimes des spoliations et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, dont les activités en particulier sociales, soulagent en France les charges de la Claims.
Le soutien permanent des Etats-Unis à l’action de la Claims a été particulièrement mis en lumière au cours des prises de parole des principaux orateurs et notamment le rôle de M. Stuart Eisenstadt.