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Publié le 15 Juillet 2013

Une première au Camp des Milles : « Créer pour résister : exposition Ferdinand Springer » - inauguration de la salle d’exposition du Site-Mémorial

Samedi 13 juillet 2013 a été inaugurée au Site-Mémorial du Camp des Milles la première de trois expositions  sur le thème « Créer pour résister ». 

Ces manifestations passées et à venir sont d’une intensité particulière pour les interprètes comme pour le public

Consacrée au parcours du peintre Ferdinand Springer, cette exposition présente les œuvres de ce peintre interné au Camp des Milles en septembre 1939 aux côtés de Max Ernst et Hans Bellmer, et en particulier celles créées au Camp des Milles, inspirées directement par le site sur lequel elles sont exposées.

 

Ce cycle souhaite rappeler une forme de résistance à l’abaissement qui fit son chemin entre les couloirs du camp des Milles, au milieu de l’angoisse, mais aussi de la poussière de brique, de la terre et de la saleté.

 

En présence d’environ deux cents invités, ce vernissage était aussi l’occasion d’inaugurer la très belle salle d’expositions temporaires du Site-Mémorial, réalisée avec le soutien du Ministère de la Défense et de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Elle est située dans le prolongement de la salle des Peintures murales réalisées par les internés, et à proximité du bâtiment d’internement lui-même. Cet espace de 300m2 contribuera, avec l’auditorium précédemment inauguré, à faire du Site-Mémorial un lieu de mémoire vivant par la présence de manifestations culturelles en lien direct avec ses thématiques. Il répond à l’objectif de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation de compléter son approche mémorielle et scientifique par une expression artistique de qualité qui aide à percevoir la réalité sensible de l’histoire de l’internement et de la déportation des juifs, mais aussi les mécanismes humains fondamentaux qui peuvent mener au pire ou au contraire permettre de résister.

 

Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation souligna à ce propos que « la dimension culturelle près d’un tel lieu de souffrance, ne va pas de soi, et implique plus qu’ailleurs d’allier la qualité artistique à la rigueur et au discernement ». Il rappela aussi que « la présence d’évènements culturels au Site-Mémorial permettait de rendre un hommage particulier aux très nombreux artistes et intellectuels internés en se faisant l’écho de leur vécu, de leur créativité et de leur sensibilité. Et il appela à une pensée particulière pour tous les autres internés et déportés moins célèbres du camp des Milles.»

 

Un échange entre Mathias Springer, fils de l’artiste, Alain Paire, commissaire d’exposition, et Alain Chouraqui eut ensuite lieu dans l’auditorium du Site-Mémorial permettant au public de mieux découvrir la personnalité de l’artiste, son parcours d’homme et de peintre. Après une présentation rapide des œuvres de Ferdinand Springer, Alain Paire évoqua « combien cet artiste refusa d’accepter le monde dans lequel il était, en voulant y résister. Et, jusqu’au bout, il essaya de tenir son  esthétique »

 

Cette exposition sera présentée jusqu’au 8 septembre. Elle sera suivie du 20 septembre au 15 décembre, dans le cadre de Marseille Provence 2013, par la présentation d’œuvres réalisées entre 1939 et 1942 par quatre grands peintres internés au Camp des Milles : Hans Bellmer, Max Ernst, Wols et Springer à nouveau. Le cycle « créer pour résister » se conclura en décembre 2013 par la commémoration du centenaire de la naissance de Max-Pol Fouchet, poète et résistant.

 

Dans la programmation culturelle du Site-Mémorial inaugurée en mars de cette année, ces expositions interviennent après un premier Forum annuel « Femmes debout, Femmes en résistances », et plusieurs concerts de compositeurs confrontés au nazisme, y compris avec le London Symphony Orchestra, et préparés avec des scolaires, dans le cadre d’un partenariat fort avec le Festival international d’Art lyrique d’Aix-en-Provence.

 

Ces manifestations passées et à venir sont d’une intensité particulière pour les interprètes comme pour le public lorsque l’on se souvient que de nombreux artistes et intellectuels ont été internés au Camp des Milles entre 1939 et 1942 et que certains d’entre eux ont été déportés à Auschwitz parmi plus de deux mille hommes, femmes et enfants juifs.