Carol Iancu n’a jamais caché son admiration pour Alexandre Safran qu’il considère comme un « faisceau de lumière ». Dans son nouveau livre, une véritable somme documentaire, il nous présente les tenants et les aboutissants d’une période sombre, 1940-1944, qui a vu le judaïsme roumain payer un lourd tribut à l’hydre nazie. Un tribut qui aurait pu être bien plus lourd, d’où le concept de « Shoah inachevée ». En effet, grâce à l’action d’hommes et de femmes courageux comme le Grand rabbin Alexandre Safran, une partie de la communauté juive de Roumanie a pu être sauvée. Descendant d’une illustre famille de rabbins, fils et disciple de Bezalel Zeev Safran, Grand rabbin de la ville de Bacǎu, Alexandre Safran, sera rabbin à l’âge de 19 ans. En 1940, en pleine tourmente, il n’a que 29 ans quand il devient Grand rabbin de Roumanie. Par le biais de près de deux cents documents, inédits pour la plupart, découverts notamment dans les archives roumaines : articles, correspondances, témoignages, l’auteur permet de jeter une lumière nouvelle sur une période particulièrement troublée.
Des fac-similés de documents et des illustrations enrichissent cet ouvrage précieux bien structuré. Impressionnant et très intéressant
Jean-Pierre Allali
Éditions Hasefer. Bucarest. 2010. 608 pages. Avant-propos du Dr Aurel Vainer. Préface du Pr Andrei Marga.